CMA CGM, TotalEnergies..., les entreprises aux super-profits font des gestes pour le pouvoir d'achat

Par latribune.fr  |   |  354  mots
(Crédits : AMR ABDALLAH DALSH)
L'armateur et logisticien CMA CGM, acteur majeur du transport de marchandises, a annoncé jeudi une baisse de ses tarifs allant de 10% à 20% en métropole et dans les territoires d'Outre-mer "pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages français". De son côté TotalEnergies a accordé une nouvelle ristourne de 12 centimes sur le prix du litre d'essence.

En discussion avec Bercy depuis des semaines, CMA CGM, acteur va baisser ses tarifs allant de 10% à 20% en métropole et dans les territoires d'Outre-mer « pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages français ». Ces baisses représenteront « 500 euros par conteneur pour toutes les importations de ses clients grandes enseignes de distribution en France », la même ristourne étant accordée « par conteneur pour la totalité des importations vers les Outre-mer », a précisé le groupe dans un communiqué.

Bénéfices colossaux

Pour rappel, au premier trimestre 2022, ce revenu moyen par conteneur (« équivalent vingt 20 pieds ») était de 2.800 dollars (contre 1.574 dollars au premier trimestre 2021).

Porté par la surchauffe du transport maritime et la désorganisation des chaînes logistiques mondiales qui ont suivi la pandémie de Covid-19, CMA CGM est devenu en 2021 l'entreprise française qui a dégagé le plus de bénéfices (18 milliards de dollars), devant TotalEnergies. Et l'année 2022 sera encore meilleure.

Au premier trimestre, l'armateur a affiché un spectaculaire bénéfice net de 7,2 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires de 18,2 milliards de dollars., en hausse de 70%.

Le débat sur la taxation des super-profits

L'annonce de CMA CGM intervient alors que la taxation des bénéfices des entreprises qui génèrent des super-profits revient sur la table pour lutter contre l'inflation. C'est le cas pour TotalEnergies mais CMA CGM entre de facto dans cette catégorie. Le gouvernement les appelle à faire des gestes directs en faveur du pouvoir d'achat des ménages. C'est

Certains États ont déjà franchi le pas. Le très libéral Royaume-Uni a instauré une taxe temporaire de 25% sur les bénéfices des géants pétroliers pour financer des aides aux ménages les plus défavorisés face à l'inflation. Et l'Italie a décidé de prélever 25% supplémentaires sur les bénéfices des grandes entreprises du secteur de l'énergie. Même l'OCDE avait estimé dès le mois de mars que les dépenses de soutien au pouvoir d'achat pourraient être en partie financées par "l'imposition des gains exceptionnels dans certains pays".