Comment réduire les nuisances des aéroports ?

Par latribune.fr  |   |  343  mots
L'Acnusa recommande d'interdire de décollage et d'atterrissage les avions les plus bruyants, entre minuit et 5h30 du matin.
L'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires dévoile ce lundi plusieurs propositions dans son rapport annuel pour limiter la gêne des riverains des et les coûts sanitaires et sociaux qui en découlent.

Interdire aux avions les plus bruyants d'atterrir ou de décoller la nuit, aider les communes proches des aéroports, passer à des moteurs moins polluants : voilà quelques unes des propositions du rapport annuel de l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) dévoilé ce lundi.

Outre ces recommandations, l'organisme accuse même la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) de se concentrer sur le développement économique des aéroports sans tenir compte des nuisances subies par les riverains. L'Acnusa relève ainsi que la DGAC et les gestionnaires de plateformes "ont systématiquement opposé un refus catégorique" au principe d'une nuit sans vol par semaine (du vendredi au samedi, ou du samedi au dimanche).

Plus d'avion trop bruyant la nuit

L'Acnusa souligne que les aéroports de Nice-Côte d'Azur et de Toulouse-Blagnac ont déjà interdit les décollages et atterrissages des avions les plus "nuisants (sic)" entre minuit et 5h30, "sans que cela pose de difficultés particulières". Les deux plateformes autorisent une marge acoustique de 13 ELNdB (niveau effectif de bruit perçu) par rapport à la limite admissible.

Au niveau des compensations, l'Acnusa propose également la création d'un "fonds de compensation des nuisances" qui serait abondé par les aéroports. Un tel système est déjà mis en place en Île-de-France autour de Paris-CDG et Orly. L'organisme espère l'étendre aux 9 autres principaux aéroports du pays.

Enfin, concernant la pollution, les experts de l'Acnusa demandent la mise en place d'un mécanisme incitatif pour privilégier les moteurs "les moins émetteurs en NOx" (oxyde d'azote).

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CONTEXTE

L'Acnusa créée en 1999, possède un pouvoir de recommandation et d'alerte sur tous les aéroports français. Elle peut infliger des amendes administratives d'un montant maximum de 40.000 euros. En 2015, 236 dossiers ont abouti à une sanction pour un montant moyen de 14.000 euros.

L'organisme est composé de 8 experts nommés par le gouvernement et deux membres nommés respectivement par le président de l'Assemblée nationale et par celui du Sénat.

(Avec AFP)