Crash d'Air Algérie : une série d'erreurs aux conséquences tragiques

Par latribune.fr  |   |  348  mots
L'enquête judiciaire française sur l'accident d'Air Algérie le 24 juillet dernier révèle une série d'erreurs" tragiques". Sur la photo, la zone du crash au nord du Mali, à proximité de la frontière burkinabé.
L'enquête judiciaire française sur l'accident de l'avion d'Air Algérie qui avait fait 116 morts dont 54 Français le 24 juillet 2014 au Mali révèle une série d'erreurs "tragiques", a rapporté le Figaro le 2 juillet.

Le 24 juillet 2014, le vol AH5017 Ouagadougou-Alger s'écrase dans le nord du Mali, dans la région de Gossi, moins d'une heure seulement après son décollage. Le McDonnell 83, affrété par Air Algérie auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair, transportait 112 passagers, dont 54 Français, et six membres d'équipage espagnol.

Le système d'antigivre non activé, principale raison de l'accident

La thèse de l'erreur humaine se confirme. Les deux juges français chargés de l'enquête rapportent que la cause principale de l'accident est "la non-activation du système d'antigivre des sondes moteur, alors que la température extérieure et la zone humide traversée requéraient sa mise en place", indique le site du journal Le Figaro. Le Bureau d'enquêtes et analyses (BEA) avait déjà annoncé début d'avril dernier que l'équipage n'avait vraisemblablement pas activé ce système, conduisant au dysfonctionnement de certains capteurs.

Le Figaro rapporte également que, "pour tenter de récupérer l'assiette (NDLR : sa position) de l'appareil", le pilote aurait tiré le manche en arrière, au lieu de le pousser en avant, ce qui a amplifié le décrochage de l'appareil. Cette mauvaise manœuvre a précipité la chute de l'appareil qui, au moment du vol, s'est retrouvé au cœur d'un orage et de vents violents.

Des pilotes "saisonniers"

D'autres faits et dysfonctionnements -qui n'expliquent pas à eux seuls le crash mais y contribuent par leur accumulation- sont rapportés. Ainsi, le simulateur de vol sur lequel s'entraînait l'équipage n'était "pas exactement celui de l'avion". De plus, si le pilote et le copilote étaient expérimentés -tout en étant des "saisonniers", exerçant un autre métier six mois de l'année- ils n'avaient à leur actif qu'un seul vol sur le continent africain, où les conditions météorologiques sont particulières, et parfois difficiles à appréhender. Enfin, le journal rapporte que l'équipage est parti avec une fiche météo mise à jour... plus de deux heures et demie avant le décollage.