L'aéroport de Notre-Dame des Landes "se construira", dit le ministre de la justice

Par latribune.fr  |   |  522  mots
Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a proclamé son attachement à ce projet. "Le droit dit oui, la population dit oui. Et c'est pas parce qu'il y aurait une petite manifestation qu'on dirait non ? c'est pas comme cela que cela fonctionne dans notre pays", a-t-il lancé dans le "Grand rendez-vous" Europe1/iTELE/Les Échos.

L'aéroport de Notre-Dame des Landes (Loire-Atlantique) "se construira", a assuré, ce dimanche dans le "Grand rendez-vous" Europe1/iTELE/Les Échos, le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, proclamant son attachement à ce projet contesté et sa détermination à utiliser "les moyens faits pour que le droit passe".

"Moi j'ai besoin, comme Breton, que cet aéroport se construise, il se construira", a-t-il affirmé

Engagement personnel

Des milliers d'opposants au projet se sont rassemblés samedi sur la "Zad" (Zone à défendre) pour démontrer que leur volonté restait intacte en dépit de l'autorisation des travaux et de rumeurs grandissantes sur leur évacuation par les forces de l'ordre.

Le ministre de la Justice, lui, a fait part de son engagement personnel pour l'aéroport.

"Comme Breton, je suis très intéressé par l'aéroport Notre-Dame des Landes et le Conseil régional de Bretagne a financé une grande partie du projet, donc j'en veux pour le développement de ma région, de mon Finistère, de ma ville de Quimper", a-t-il expliqué avant de rappeler la base légale du projet.

"En février 2008, c'est un projet qui a été déclaré d'utilité publique. Le Conseil d'État en 2013 a validé le projet, la justice en janvier 2016 a demandé l'expulsion de la +Zad+ (...). Il y a eu un référendum au mois de juin où 51% de la population s'est prononcée et à 55% ils ont voté oui", a-t-il souligné.

"Le droit dit oui, la population dit oui. Et c'est pas parce qu'il y aurait une petite manifestation qu'on dirait non ? c'est pas comme cela que cela fonctionne dans notre pays", a-t-il lancé.

"Nous utiliserons les moyens faits pour que le droit passe et le droit va passer", a assuré le ministre.

"Le directeur des affaires criminelles et des grâces, à ma demande, a publié une circulaire le 20 septembre pour rappeler les conditions pénales qui pouvaient être engagées", a indiqué Jean-Jacques Urvoas, précisant qu'"il existe dans le code un délit d'opposition à l'exécution de travaux publics".

Menace d'évacuation

Ces propos interviennent au lendemain d'un rassemblement de milliers d'opposants au projet, rassemblés samedi sur la "Zad", bâton à la main, pour démontrer que leur détermination restait intacte, en dépit de l'autorisation des travaux et des rumeurs d'évacuation de plus en plus fortes.

Fin février, une précédente manifestation avait déjà réuni entre 15.000 et 50.000 opposants dans cette zone d'aménagement différé de 1.650 hectares - rebaptisée "zone à défendre" par les opposants -, située à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes. Cette nouvelle mobilisation se veut une réponse à la menace d'expulsion par les forces de l'ordre de la Zad et de ses occupants illégaux. En suspens depuis l'automne 2012 et la dernière tentative d'expulsion des zadistes, les travaux peuvent officiellement démarrer depuis la publication le 14 septembre des derniers arrêtés préfectoraux. Selon les opposants, on n'a jamais été aussi proche d'une décision d'évacuer la Zad de ses quelque 300 occupants, Manuel Valls ayant promis le lancement des travaux à l'automne.