Mobilité : la voiture individuelle reste un totem en entreprise

Par Nabil Bourassi  |   |  553  mots
(Crédits : Luke MacGregor)
D'après le baromètre de la mobilité durable, conduit par OpinionWay et Athlon, la voiture individuelle reste le premier moyen de transports pour les salariés. L'étude constate toutefois une prise de conscience chez les dirigeants qui cherchent encore les bons leviers, et en appellent aux pouvoirs publics...

Les entreprises ne parviennent pas à changer la donne... La voiture individuelle semble rester le modèle prépondérant des déplacements professionnels. Une étude menée par OpinionWay et la société Athlon, un loueur de longue durée pour flottes d'entreprise, confirme que pour l'heure ce postulat n'a toujours pas changé, et ce malgré la pression du gouvernement et de l'opinion publique.

D'après ce baromètre de la mobilité durable, la voiture reste le moyen de déplacement professionnel le plus utilisé. 68% pour ceux qui disposent d'une voiture fonction, 58% pour ceux qui utilisent leur propre véhicule. Ces chiffres ont même augmenté de respectivement 8 et 10 points depuis la dernière étude en 2016.

Des besoins mieux maîtrises

L'autre enseignement de cette étude, c'est que les besoins en mobilité des salariés sont beaucoup mieux maîtrisés. 66% des entreprises de plus de 500 salariés disent avoir moins d'un salarié sur deux qui se déplace. En 2016, cette part était de 52%.

La multimodalité est également plus en vogue en entreprise puisque l'usage du vélo a augmenté de 8 points, tout comme les transports en commun. Mais les grandes entreprises sont mieux loties pour offrir des solutions multimodales. Les entreprises de plus de 500 salariés, les employés disposent de 5,4 moyens différents de transports en moyenne, contre 3,8 dans les entreprises de moins de 250 salariés.

Sur la sensibilité environnementale, le baromètre d'OpinionWay-Athlon montre que les chefs d'entreprise ont pris conscience des enjeux d'une mobilité durable. Ils sont 44% à penser que ce sujet ne les concerne pas, c'est 3 points de moins qu'en 2016 et 6 points qu'en 2013. Ils sont mêmes 79% (+6 points) à considérer que la mobilité durable leur tient à coeur. Ils constatent toutefois que cette prise de conscience n'est pas encore le fait de leurs employés et que l'initiative d'une mobilité durable vient essentiellement de la direction.

Le coût reste un frein

En outre, ils déplorent le manque d'accompagnement des pouvoirs publics. Ils sont 39% à réclamer des aides financières pour réduire le coût de la mise en place de solutions de déplacement plus propres. Pour 27% des chefs d'entreprise, ce coût est perçu comme un frein à la mise en oeuvre d'une politique de mobilités durables. Le développement des infrastructures est une autre attente des chefs d'entreprises (38%).

Enfin, 70% des chefs d'entreprise ont choisi de réduire les déplacements professionnels par des solutions alternatives. Ils favorisent de plus en plus le rapprochement des salariés de leur lieux de travail (53%, +2 points). Les solutions de co-voiturage à travers un réseau interne sont moins encouragés (23%, -2 points).

Alors que la loi d'orientation des mobilités vient tout juste d'être adoptée par le parlement, après une réflexion prolongée, les entreprises sont donc encore dans une phase de réflexion sur la bonne doctrine à adopter pour favoriser une mobilité durable. La création d'un forfait mobilité durable de 400 euros par an (défiscalisé) pourrait toutefois les encourager à avoir un nouveau levier pour améliorer la mobilité de leurs salariés. Le baromètre de la mobilité durable acte en toute cas de nets progrès dans la prise de conscience collective. Une rampe de lancement pour les dispositifs de la LOM qui n'attendent désormais plus que leurs décrets d'application...