Paris : les voies sur berges rendues aux voitures, dit le tribunal administratif

Par latribune.fr  |   |  357  mots
Les voies sur berges doivent être rouvertes à la circulation automobile selon le tribunal administratif. (Crédits : REUTERS/Charles Platiau)
Le tribunal administratif a jugé que l'étude d'impact justifiant cette décision de la ville de Paris dirigée par Anne Hidalgo comportait beaucoup de faiblesses. Cette décision pourrait provoquer un regain de polémiques sur un sujet devenu un véritable marqueur de clivage politique en Ile-de-France.

Le tribunal administratif de Paris a annulé mercredi la fermeture à la circulation des voies sur berges sur la rive droite de la Seine, dont la piétonisation a alimenté depuis 2016 la colère des automobilistes et de l'opposition municipale.

La justice a estimé que l'étude d'impact préalable à cette décision comportait "des inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet sur la circulation automobile, les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores", peut-on lire dans un communiqué.

Un sujet très polémique

En conséquence, la juridiction administrative a annulé à la fois une délibération du 26 septembre 2016 du Conseil de Paris, qui avait alors déclaré l'intérêt général de l'opération d'aménagement des berges de la rive droite, et l'arrêté du 18 octobre 2016 créant une promenade publique.

La décision de fermer les voies sur berges avait suscité une série de critiques chez les automobilistes et l'opposition municipale parisienne. Au gouvernement, certaines voix, comme celle du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, s'étaient également faites entendre pour critiquer l'absence de concertation notamment lorsqu'il avait été décidé de multiplier les restrictions de circulation notamment sur la rue de Rivoli ou sur la voie rapide Georges-Pompidou. Ces axes accueillent désormais des pistes cyclables qui ont réduit à une seule voie la circulation automobile.

Des études d'impact contradictoires

La région Ile-de-France, dirigée par Valérie Pécresse, a mené une bataille de communication contre la Ville de Paris, dirigée par Anne Hidalgo, sur ce thème. Les passes d'armes entre les deux camps se sont intensifiées sur fond d'études d'impact environnementales contradictoires.

Selon une étude Airparif publiée en octobre dernier, la fermeture des voies sur berges n'aurait pas eu "d'impact significatif à la hausse ou à la baisse". L'organisme indépendant de surveillance de la qualité de l'air a néanmoins relevé une baisse de 25% de la pollution atmosphérique sur les quais bas, tout en constatant une hausse de 15% sur les axes de report de circulation et dans certains quartiers de l'est parisien.

(Avec agences)