Privatisation de l'aéroport de Lyon : Wauquiez dit "non" au candidat turc

Par latribune.fr  |   |  394  mots
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes s'oppose à la candidature du groupe Limak pour racheter l'aéroport de Lyon. Le candidat turc, déjà en pointe pour l'aéroport de Nice, a jusqu'à ce lundi 4 juillet pour déposer son offre ferme et définitive.

Laurent Wauquiez s'est trouvé un point commun avec Christian Estrosi. Tout comme le président de la région PACA et de la métropole Nice-Côte d'Azur, le président d'Auvergne-Rhône-Alpes s'oppose au rachat de l'aéroport régional, en l'occurrence celui de Lyon, par le groupe turc Limak. Ce dernier est en concurrence avec plusieurs autres groupes.

Dans une interview au Progrès parue lundi, Laurent Wauquiez justifie le rejet de cette candidature : "Il n'est pas question de céder Saint-Exupéry à un groupe étranger. Je ne suis pas favorable notamment au rachat de notre aéroport par un groupe turc. Notre aéroport est un outil de souveraineté".

Un timing qui ne relève pas du hasard

Cette posture est un moyen de faire pression sur l'Etat, qui possède 60% de l'aéroport de Lyon, la région étant simplement actionnaire minoritaire. Et le timing est bien choisi : le 4 juillet est en effet la date limite pour le dépôt des offres fermes des candidats au rachat.

Si Laurent Wauquiez espère donc que le gouvernement ne va pas "brader les bijoux de famille", la jurisprudence pourrait en décider autrement. Dans le cas de l'aéroport de Nice, l'offre de Limak serait en effet beaucoup plus élevée que celle des autres. Or, une décision du Conseil d'Etat en 1998 suite à la privatisation du CIC a affirmé qu'une offre inférieure de 2% à la meilleure offre pouvait l'emporter si et seulement si le projet industriel était jugé meilleur.

Ainsi, dans le cas de l'aéroport Lyon, au cas où Limak proposerait le prix le plus élevé, il faudrait donc qu'un concurrent dépose une offre suffisamment proche et avec un meilleur projet pour espérer l'emporter.

Le retrait d'aéroport de Genève

Mais le groupe turc, qui s'était rapproché fin juin du consortium formé par Genève Aéroport et le fonds Cube (Natixis) va devoir revoir sa stratégie. Le conseil d'Etat du canton de Genève a en effet décidé le 29 juin de retirer la candidature du groupe aéroportuaire suisse.

Outre Limak, Ardian-Siparex-Caisses d'épargne-Decaux, IFM, Ferrovial-Meridiam, Vinci-CDC-Predica sont aussi prétendants pour Lyon, ainsi que le groupe australien d'investissement Macquarie allié à la holding FFP de la famille Peugeot, dont l'intérêt pourrait aller jusqu'à 20%-25%. Selon Reuters, Atlantia, serait également candidat.