Si, par hasard, CDG Express est "sur-rentable", la taxe sur les passagers aériens sera abandonnée, dit le PDG d'ADP

Par latribune.fr  |   |  538  mots
Interrogé sur BFM Business ce jeudi, Augustin de Romanet, le PDG d'ADP, a indiqué que le projet de taxe de 1 euro sur les billets d'avion doit permettre un financement provisoire et réversible" de la future liaison ferroviaire entre l'aéroport de Roissy et le centre de Paris en 2023.

Le projet d'une taxe d'un euro par billet d'avion à l'aéroport de Paris-Roissy doit permettre un "financement provisoire et réversible" de la future liaison ferroviaire CDG Express, a déclaré jeudi le PDG de Groupe ADP Augustin de Romanet.

"C'est une taxe qui n'est pas du tout destinée à permettre de faire des profits à quiconque et c'est une taxe que le Groupe ADP s'est engagé à abandonner si, par hasard, le projet était sur-rentable", a expliqué sur BFM Business Augustin de Romanet.

Ouverture en 2023

Il s'agit de demander "un financement complémentaire, provisoire et réversible", a-t-il ajouté. Que faut-il entendre par "sur-rentable"? Quel serait le volume de passagers annuels empruntant CDG Express qui permettrait de retirer cette taxe? Il y a deux ans, au moment  de la relance du projet, un dirigeant de RFF (aujourd'hui SNCF Réseau) évoquait 8 millions de passagers, un chiffre contesté par la suite par certains proches du dossier.

Une entrée en vigueur de cette taxe dès 2017 a été évoquée dans la presse fin août, provoquant une levée de boucliers des compagnies aériennes. Un autre scénario existait il y a quelques mois de mettre en place cette taxe au moment de l'ouverture de l'exploitation de CDG Express en 2023, mais avec un montant plus élevé.

Les compagnies aériennes vent debout

La fédération de l'aviation marchande (Fnam) en avait refusé le principe et avait réclamé "une compensation" pour que son coût soit "au moins neutre".

Le PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac a jugé "inacceptable que la construction du CDG Express génère une charge supplémentaire pour Air France dès 2017 et jusqu'à sa mise en service" en 2023, dans une lettre adressée au Premier ministre.

"Il s'agit de 1 euro par passage et uniquement (sur) les passagers qui ne sont pas en correspondance (...), pour permettre le financement de cette opération qui va nécessiter plus de 1 milliard d'emprunt pendant six ans de travaux, pendant lesquels nous n'aurons aucune recette", s'est défendu Augustin de Romanet.

Les conditions de financement de la ligne "nous imposent d'avoir une recette fixe et stable pour le démarrage du projet", a-t-il ajouté, assurant se battre "tous les jours pour la compétitivité d'Air France".

La future ligne CDG Express, projet porté par Groupe ADP et la SNCF, devrait relier à partir de 2023 la gare de l'Est à Roissy-Charles-De-Gaulle en vingt minutes, avec un départ tous les quarts d'heure. Son coût est évalué à 1,4 milliard d'euro, auxquels s'ajouteront 280 millions pour le matériel roulant. Les travaux doivent démarrer en 2018.

Une compensation pour Air France?

Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a estimé lundi devant des journalistes qu'il "faudrait réfléchir à une compensation" de cette taxe "qui viendrait en faire une opération blanche" pour les compagnies aériennes, en suggérant une baisse d'autres taxes existantes.

"S'il n'y a pas de garantie pour cette recette, la possibilité de lever des fonds n'est pas assurée" pour financer le CGD Express, a-t-il ajouté.

Une pré-notification de cette taxe a été faite par Paris à la Commission européenne qui a confirmé à l'AFP être "en contact avec les autorités française sur ce projet".