SNCF : 25 agents fichés et insultés dans un document interne

Par latribune.fr  |   |  322  mots
Un agent SNCF sur un quai de la gare Saint-Lazare, en mars 2016.
Les agents de départ, tous rattachés à la gare Saint-Lazare, à Paris, sont qualifiés de "racaille", de cafteurs ou encore accusés d'être "très chiant côté sécurité".

Remarques professionnelles, personnelles voire même purement discriminatoires... La révélation de pratiques plus que douteuses secoue la gare Saint-Lazare, à Paris. Un document manuscrit, découvert au début du mois, recense environ 25 agents de la gare en leur accolant des commentaires "insultants", a indiqué mardi à l'AFP le syndicat SUD-Rail, confirmant une information du Parisien.

La liste concerne des "agents de départ", chargés de donner le feu vert au départ des trains. "Sur un ou deux, il est écrit 'vient de divorcer' ou 'marié à une étrangère' avec la nationalité de la dame. Je ne vois pas trop ce que cela vient faire là", relate Fabio Ambrosio, responsable syndical à Sud-Rail. "Très chiant côté sécurité", "racaille bas de plafond", "un peu conne", "cafte les autres" sont quelques exemples cités par le Parisien de commentaires écrits par un manager.

De nombreux précédents

La direction a adressé ses excuses à l'ensemble des agents le 15 novembre, après avoir été saisie par les syndicats. "Cette liste [...] contient des propos inappropriés, injustifiés" a écrit le dirigeant d'unité opérationnelle de la gare Saint-Lazare dans son courrier, reproduit partiellement par le Parisien. "La liste n'a fait l'objet d'aucune diffusion jusqu'à ce jour. [...] Je n'en avais pas connaissance et cela n'a donc en rien influencé les choix managériaux", poursuit l'auteur.

Un fait dont doute le responsable syndical de SUD-Rail qui cite des exemples plus anciens comme à Cergy en 2013 ou à Bordeaux il y a une dizaine d'années. "Sans aller jusqu'à dire que ce type de fichier est systématique, ce n'est sûrement pas un cas isolé. C'est une méthode de management qui vise à faire pression sur certains salariés."

Ce n'est pas la première fois qu'une affaire de fichage de salariés est révélée. En avril dernier, la CGT avait dénoncé une pratique similaire concernant des conducteurs de la RATP.