Toosla, la startup française qui veut ringardiser les loueurs de voiture

Par Nabil Bourassi  |   |  838  mots
Toosla veut se distinguer en revendiquant une expérience client meilleure que chez les loueurs traditionnels.
La startup, fondée par un ancien de Mr Bricolage, veut se positionner sur la location de voiture 100% digitalisée en mettant l'accent sur l'expérience client. L'application veut se déployer très vite en France grâce aux franchises, avant d'attaquer l'international, peut-être même les États-Unis...

La France, berceau des jeunes pousses des nouvelles mobilités ? Jean-François Boucher voudrait en tout cas écrire une partie de cette histoire avec Toosla, la société de location de voiture 100% digitale qu'il a fondée. Présentée comme cela, l'affaire a l'air classique. En réalité, Toosla veut révolutionner le business de la location de voiture.

L'ancien patron de Mr Bricolage est parti de l'idée que l'expérience client dans le domaine de la location de voiture était non seulement très mauvaise, mais n'avait absolument pas pris le virage du numérique. En 2017, pour louer une voiture, il y a encore des files d'attente à rallonge devant les comptoirs, les contrats de location ne sont toujours pas exempts de surprises ou autres frais cachés en tout genre, et il est encore possible de repartir avec une autre voiture que celle pourtant réservée...

Des gisements d'insatisfaction client à résoudre

Toosla veut se positionner autrement en allant chercher des solutions à ces gisements d'insatisfaction client. La première idée est de simplifier au maximum le process de réservation via l'application. En quelques clics, la réservation est effectuée. Tout est inclus, hormis quelques options ! Mais une fois la réservation confirmée, le client ne se voit pas facturer des services supplémentaires lors du retrait ou du retour du véhicule.

Il se rend ensuite au parking où se situe le véhicule et déverrouille le véhicule grâce à l'application qui permet aussi de la démarrer. Il peut signaler des défauts qui auraient été omis dans un onglet "Etats des lieux", toujours disponible sur l'appli. Une fonctionnalité permet d'envoyer des photos du défaut, accompagnées d'un commentaire.

L'autre levier de satisfaction client de Toosla est de proposer des voitures plutôt premium. Lors de notre passage dans un des parcs de la jeune pousse, celui situé dans un parking près des Champs-Elysées, nous avons pu constater que la flotte était essentiellement constituée de Mini, BMW, Land Rover et d'une DS 5 également. Sur l'appli, nous avons néanmoins remarqué qu'un Renault Scénic était disponible. « Le Renault Scénic répond à une demande de gabarit très précise », se défend Jean-François Boucher qui veut laisser le choix à ses clients. Pour le reste, le parc est donc doté de voitures premium souvent dans des finitions plutôt haut-de-gamme comme cette BMW série 5 intérieur cuir.

Des coûts serrés et malins...

Ce n'est cependant pas une raison pour appliquer des tarifs trop élevés. D'après Jean-François Boucher, les tarifs proposés sont 30% à 40% moins chers que chez les loueurs classiques. Le secret réside dans la dématérialisation des process. En outre, les véhicules achetés sont directement piochés dans les flottes d'occasion de loueurs de longue durée. Elles sont donc déjà amorties.

Démarrée fin 2016, l'application a connu un bon démarrage avec plus de 11.000 téléchargement de l'application et 1.400 ouvertures de compte. Toosla compte près de 775 clients actifs.

Mais Jean-François Boucher veut accélérer car il sait qu'en matière de mobilités, les choses vont très vite. Pour cela, il a choisi de fonctionner à travers des franchises. Il espère ainsi voir son parc de voitures atteindre les 150 voitures avant la fin de l'année contre 80 actuellement. Il compte également débarquer très bientôt à Lille, Lyon et Nice. Mais Jean-François Boucher  songe déjà à l'international notamment aux États-Unis... « C'est là que se trouve le gros du marché », songe-t-il.

Vers un nouveau tour de table ?

Il est d'ailleurs ouvert à une entrée dans le capital d'un fonds d'investissement qui l'aiderait à financer ses projets de développement. En avril dernier, il a réussi à lever 1 million d'euros, et espère boucler un nouveau tour de table début 2018.

Toosla ne prétend pas avoir inventé la location de voiture mais veut se positionner sur sa digitalisation en misant sur l'expérience client. Jean-François Boucher ne veut pas rester statique dans son concept et veut aller encore plus loin en débusquant de nouveaux usages grâce aux premiers retours d'expérience de la clientèle. Ainsi, un de ses plus gros clients loue chaque week-end la même voiture... Ce client voudrait que Toosla lui garantisse la location de ce véhicule chaque week-end sur une très longue période. Il veut garder la même voiture comme si c'était la sienne, sans pour autant en être propriétaire et en bénéficiant des services de maintenance et d'entretien de Toosla. Jean-François boucher dit réfléchir à un produit qui pourrait correspondre à cet usage et comment le généraliser à un type de clientèle. On est au cœur de la transformation sociétale en cours où l'usage est en train de remplacer la propriété, et Toosla ambitionne d'être aux avant-postes de cette transformation...