Transport aérien : les incivilités à bord des avions explosent (IATA)

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  424  mots
La consommation d'alcool ou de drogues a été identifiée par l'IATA comme un facteur d'incident dans 23% des cas.
L'Association internationale du transport aérien (IATA) a constaté l'an dernier une hausse de 17% des incidents provoqués par des passagers pendant les vols,

Les incivilités à bord des avions augmentent. Selon l''Association internationale du transport aérien (IATA) les incidents provoqués par des passagers pendant les vols ont bondi de 17%. Cela va  des insultes proférées à l'encontre du personnel de cabine jusqu'au refus d'obéir à ses consignes.

Au total, 10.854 incidents, qui ont parfois débouché sur des atterrissages d'urgence, ont été répertoriés en 2015, ce qui équivaut à un incident tous les 1.205 vols, contre un incident tous les 1.282 vols en 2014 et un incident tous les 1.200 vols en 2011. Ce phénomène a commencé à fortement augmenter à partir de 2008. Entre 2008 et 2011 par exemple, le nombre de cas avait déjà été multiplié par 8.

Un coût pour la compagnie

Fin 2013, l'Iata citait comme comportements interdits la consommation de drogues, de cigarettes, le refus de suivre les instructions de sécurité, les cas de confrontation verbale ou physique avec l'équipage ou d'autres passagers, les cas de menaces, d'abus sexuels..

De tels comportements ont un coût pour les compagnies quand il faut dérouter l'avion pour "déposer" le fauteur de troubles, ce qui est très compliqué sur le plan juridique. La facture peut grimper jusqu'à 200.000 dollars, principalement pour payer le carburant supplémentaire pour dérouter l'avion. S'y ajoutent le risque de manquer des correspondances et les conséquences négatives sur l'image de la compagnie.
Comment expliquer cette hausse ?

"Je ne crois pas qu'on puisse connaître exactement la raison expliquant cette hausse", a déclaré Tom Colehan, l'un des responsables de l'IATA, même s'il évoque les "tensions liées aux longs trajets" ou le "reflet de changements sociétaux" qui autoriseraient davantage ce genre de comportements.

Pour certains professionnels, l'augmentation du nombre de passagers n'ayant pas l'habitude de voyager pourrait aussi expliquer le phénomène.

Plus de sièges dans les avions

Du côté des associations de consommateurs, on estime que les pratiques des compagnies aériennes d'augmenter le nombre de sièges à bord pourraient en partie expliquer le problème.  "On vend toujours autant d'alcool dans les aéroports ou les avions. La seule variable qui a changé, c'est qu'on n'a jamais entassé autant de gens dans les avions", a déclaré Charlie Leocha, de l'association d'usagers Travelers United. Un argument peu convaincant néanmoins dans la mesure où, l'espace entre les sièges en classe économique n' a pas été réduit au cours des dernières années.

La consommation d'alcool ou de drogues a été identifiée par l'IATA comme un facteur d'incident dans 23% des cas.