Uber évincé de Londres, son premier marché en Europe

Par latribune.fr  |   |  416  mots
Uber est critiqué à Londres par les syndicats, des parlementaires et les conducteurs de taxis traditionnels.
Les voitures noires de la plateforme n'auront, en principe, plus le droit de circuler dans la capitale britannique à compter du 30 septembre après la décision de non-renouvellement de leur licence. Uber a toutefois fait appel ce qui lui permet de poursuivre ses activités le temps que la justice statue.

L'autorité des transports à Londres (TfL) a retiré vendredi sa licence à Uber, qui compte plus de 40.000 chauffeurs dans la capitale britannique. Résultat, le spécialiste américain des véhicules de transport avec chauffeur (VTC) n'aura plus le droit d'exercer à Londres à partir du 30 septembre.

"TfL considère que l'approche et l'attitude d'Uber démontrent un manque de responsabilité de l'entreprise en ce qui concerne un certain nombre d'aspects ayant de possibles implications en termes de sécurité publique", a déclaré l'autorité.

Uber est critiqué à Londres, son premier marché européen, par les syndicats, des parlementaires et les conducteurs de taxis traditionnels pour les conditions de travail de ses chauffeurs. Dans la foulée de cette décision, l'entreprise a annoncé qu'elle allait faire appel de la décision. Cet appel lui permet de continuer à opérer jusqu'à ce que la justice statue sur le sujet.

"Les 3,5 millions de Londoniens utilisant notre application et les plus de 40.000 conducteurs agréés qui dépendent d'Uber pour vivre vont être estomaqués par cette décision" a fustigé le chef de la compagnie à Londres, Tom Elvidge, dans un communiqué cinglant. "En voulant interdire notre application dans la capitale, Transport for London et le maire ont cédé aux appels d'un petit nombre de personnes qui veulent limiter le choix des clients. Si cette décision est maintenue, plus de 40.000 conducteurs seront au chômage et les Londoniens seront privés d'un moyen de transport pratique et abordable."

Le maire de Londres, Sadiq Khan, a pour sa part dit son "soutien total" à la décision de TfL. "Ce serait une erreur de la part de TfL de continuer de fournir une licence à Uber si elle pose une quelconque menace à la sûreté et à la sécurité des Londoniens."

Un problème de plus pour la plateforme

Cette décision retentissante de TfL constitue un problème de plus pour Uber, confronté déjà à de nombreux défis. Le groupe vient de se doter d'un nouveau PDG, l'ex-patron d'Expedia, Dara Khosrowshahi, après le départ de son ancien patron-fondateur Travis Kalanick. Celui-ci était sur la sellette depuis des accusations de harcèlement dans le groupe par une ex-ingénieure cet hiver. Il est accusé d'avoir lui-même entretenu une culture d'entreprise sexiste et brutale.

Le groupe, qui a encore perdu plus de 600 millions de dollars au deuxième trimestre, doit affronter de surcroît plusieurs enquêtes judiciaires sur des soupçons de corruption de responsables étrangers.

(Avec agences)