SNCF : un TGV Colmar-Paris déraille en Alsace, 22 blessés dont un grave

Par Marie Julien, AFP  |   |  772  mots
Le conducteur a été évacué par hélicoptère mais son pronostic vital n'est pas engagé, selon la SNCF. (Crédits : Reuters)
L'accident s'est produit vers 07h45 ce jeudi, alors que 348 passagers étaient à bord de ce train qui devait rallier la Gare de l'Est à Paris depuis Colmar, via la capitale alsacienne. "Les causes ne sont pas encore complètement établies mais on voit bien qu'on a eu un glissement de terrain complètement imprévu", a indiqué le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, qui s'est rendu sur place.

[Article publié le 05/03 à 10h04, mis à jour le 05/03 à 17h45]

"On est passés à côté d'une catastrophe": un TGV Colmar-Paris a déraillé, ce jeudi matin, à une trentaine de kilomètres au nord de Strasbourg, faisant un blessé grave, le conducteur, et touchant plus "légèrement" une vingtaine d'autres personnes.

Le conducteur, victime d'un "enfoncement du thorax", a été hospitalisé en "urgence absolue", a indiqué le directeur de cabinet de la préfète du Bas-Rhin, Dominique Schuffenecker, venue avec elle sur les lieux de l'accident. Celui-ci, survenu à Ingenheim, non loin de Saverne, est sans doute dû à un spectaculaire glissement de terrain.

Le conducteur a été évacué par hélicoptère mais son pronostic vital n'est pas engagé, selon la SNCF. Le chef de bord souffre quant à lui d'un traumatisme dorsal, a-t-elle ajouté.

"Le choc était très violent [...] On se tenait à nos tablettes pour ne pas être projetés vers l'avant [...] on ne comprenait pas ce qui arrivait", a témoigné auprès de l'AFP l'un des passagers, Abba Perez, conduit avec d'autres en bus à la salle polyvalente voisine d'Ingenheim, où une cellule d'aide médico-psychologique a été mise en place.

"Rarissime"

"Il y a eu un choc, de la fumée, on a eu un petit peu peur", a expliqué de son côté Julien, universitaire strasbourgeois. "Tout le monde était très calme, il n'y a eu aucun problème, c'était très bien géré".

Au total, 22 blessés ont été recensés, la plupart victimes de contusions légères ou choqués psychologiquement. Quatre d'entre eux ont été hospitalisés, selon un bilan définitif de la préfecture.

L'accident, qui a endommagé l'avant de la motrice, s'est produit vers 07h45, alors que 348 passagers étaient à bord de ce train qui devait rallier la Gare de l'Est à Paris depuis Colmar, via la capitale alsacienne. Le train roulait à 270 km/h, selon la SNCF.

"Les causes ne sont pas encore complètement établies mais on voit bien qu'on a eu un glissement de terrain complètement imprévu", a indiqué le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, qui s'est rendu sur place.

Des photos montrent un large et spectaculaire glissement de terrain en bordure de la voie sur laquelle circulait le train ainsi que les voies déformées.

Cinq TGV "sont passés ce matin sur [cette] voie, le sixième a percuté à très grande vitesse ce talus", a-t-il ajouté, évoquant un accident "rarissime".

La motrice ainsi que les quatre voitures de têtes ont déraillé, selon un porte-parole de la SNCF. Mais "le conducteur a réussi à actionner le dispositif de freinage d'urgence afin de mettre en sécurité les voyageurs", a-t-il indiqué.

"Il s'est comporté de manière admirable", a souligné M. Farandou, qui note que "le train est resté debout sur ses roues en permanence".

Dans deux communiqués distincts, Sud Rail et la CFDT Cheminots, ont pointé un possible lien avec les abondantes précipitations enregistrées dans la région.

Les voies, notamment celles à grande vitesse, entretenues très régulièrement, sont "faites pour résister à la pluie", a assuré Mme Dommange.

"Nous avons saisi le BEA pour déterminer les circonstances de l'accident", a indiqué dans un tweet la ministre de la Transition écologique, également chargée des Transports, Élisabeth Borne, qui a adressé son "soutien aux blessés".

Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête pour blessures involontaires.

"Catastrophe"

D'importants moyens ont été déployés : une centaine de pompiers, autant de gendarmes ainsi que le Samu et deux hélicoptères. La préfecture a également activé le plan nombreuses victimes (NOVI).

La circulation des trains a été déviée dans les deux sens, entraînant des retards mais les voyageurs victimes de l'accident "pourront continuer leur parcours dans les meilleures conditions et les meilleurs délais", selon la SNCF.

"On est passés à côté d'une catastrophe", a indiqué de son côté le président de la Région Grand Est, Jean Rottner, alors que l'Alsace avait été le théâtre d'un grave accident ferroviaire en novembre 2015 à Eckwersheim (Bas-Rhin).

Une rame d'essai d'un TGV effectuant un dernier test sur le tronçon de la ligne à grande vitesse Paris-Strasbourg avait alors déraillé, faisant 11 morts parmi les 53 personnes à bord.