Valls confirme CDG Express. Y-aura-t-il une taxe sur les passagers aériens ?

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  582  mots
Le Premier ministre annoncera ce jeudi la promulgation prochaine de l'ordonnance qui calera les modalités de cette ligne ferroviaire de 32 km entre l'aéroport de Roissy et la gare de l'Est en 20 minutes, à l'horizon 2023. Il ne devrait pas aborder la question d'une taxe sur les passagers aériens pour contribuer au financement.

Nouvelle étape Le projet CDG Express s'apprête à franchir une nouvelle étape. Ce jeudi en effet, à l'occasion du comité interministériel du Grand Paris qu'il présidera, Manuel Valls doit confirmer ce projet d'une ligne ferroviaire de 32 km reliant l'aéroport de Roissy CDG à la gare de l'Est en vingt minutes, à l'horizon 2023.

Selon nos informations, le Premier ministre annoncera la promulgation prochaine de l'ordonnance qui calera les modalités de CDG Express dont le coût est estimé à 1,7 milliard d'euros, mais aussi la date de l'enquête publique prévue ainsi que la façon dont les voies passeront «Porte de La Chapelle » (elles ne seront pas enfouies comme le   voulait initialement la Mairie de Paris).

Cette ordonnance devra prévoir la création d'un gestionnaire d'infrastructures de CDG Express avec, comme actionnaires, ADP et SNCF Réseau, ex-Réseau ferré de France (et la possibilité d'intégrer un tiers) lequel portera les travaux et sera rémunéré par les péages payés par un exploitant ferroviaire et par une ressource affectée (probablement une taxe sur les passagers aériens; précision du calendrier, du coût du projet, de son financement...

Taxe sur les passagers aériens

Selon plusieurs sources, Manuel Valls ne  devrait pas faire d'annonce ce jeudi sur une quelconque taxe sur les passagers aériens. Au regard des tensions sociales à Air France, c'est préférable. Déjà dénoncée par toutes les compagnies aériennes, une telle annonce donnerait du grain à moudre aux syndicats d'Air France qui ne cessent de dénoncer l'accumulation des taxes sur le transport aérien français pour expliquer les difficultés de leur compagnie. Pour autant, c'est reculer pour mieux sauter. Le principe était encore acquis il y a peu. Et sauf une décision politique contraire dans l'hypothèse où le gouvernement décidait d'alléger la taxation sur le transport aérien, elle sera appliquée.

Quel en sera le montant ? Tous les observateurs convergent sur un montant avoisinant un euro pour les passagers aériens au départ ou à destination de l'aéroport. En fait, le montant de la taxe dépendra de la date de son introduction. Soit au moment du début des travaux en 2017, soit au moment de la mise en service.« Le montant sera moins élevé si la taxe est introduite en 2017 », explique un proche du dossier, favorable à CDG Express.

Le calendrier peut-il être tenu ?

« Le calendrier a toujours été tendu, mais pour l'heure il est encore jouable », fait valoir un proche du dossier. « Le projet peut certes déraper de six mois, mais il reste compatible avec les Jeux olympiques », assure une autre source.

Pour autant, l'évocation de tensions sur le calendrier, huit ans avant l'entrée en service prévue, en dit long sur l'incertitude qui plane sur ce projet colossal. « Le fait qu'il soit à l'étude depuis si longtemps constitue justement un avantage », veut croire un partisan du projet. « Il n'y a pas de surprise. Nous limitons les risques sur le plan technique. Contrairement au Grand Paris Express, les travaux sont, pour l'essentiel, en surface », assure-t-il.

Évoquer l'incertitude du calendrier peut même être interprété comme une bonne nouvelle. Elle signifie en effet que la réalisation de ce projet, maintes fois enterré depuis vingt ans, est aujourd'hui bel et sur les rails.

Pour un bon connaisseur du dossier, le projet CDG Express sera irréversible quand l'engagement sur la "ressource affectée" sera acté.