Près d’une entreprise sur trois envisage d’augmenter ses investissements en 2015

Par latribune.fr  |   |  506  mots
Euler Hermes évalue à 83 millions d'euros le déficit d'investissement des entreprises françaises en 2015.
Pour la 3e édition de son baromètre publié mardi 9 juin, l’assureur-crédit Euler Hermes a interrogé plus de 800 PME et ETI françaises sur leurs intentions d’investissement, l’état de leur trésorerie et leur carnet de commandes. Quels enseignements faut-il retenir ?

La reprise est-elle en route ? Lentement, mais sûrement, d'après les données fournies par le baromètre d'Euler Hermes qui note une augmentation de l'investissement des entreprises.

« Après un deuxième trimestre 2014 inquiétant pour l'investissement des entreprises (+0%), celui-ci augmenterait de +1% cette année, pour accélérer à +2,6% en 2016 », commente Ludovic Subran, chef économiste de l'assureur-crédit.

Tout en précisant : « Celui-ci était plus qu'attendu puisque le déficit d'investissement gonflerait à 83 milliards d'euros cette année ».

Les ETI seront les plus audacieuses

En 2015, si 8 entreprises sur 10 continueront d'investir, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) seront encore plus audacieuses : 93% d'entre elles vont investir, contre 75% pour les PME.

Mais, la bonne nouvelle de l'étude, c'est la hausse de ces intentions d'investissement. Seulement 20% des entreprises envisageaient d'investir davantage en 2013 lors du précédent baromètre, elles sont à ce jour 31% à assurer qu'elles augmenteront leurs efforts par rapport à 2014.

Le maître mot, cette année: "investissement productif" ou "offensif"

Cette année, une entreprise sur deux cherche un investissement productif, c'est-à-dire l'augmentation de ses capacités de production, le lancement d'une nouvelle activité, et les dépenses de recherche et développement.

Une évolution puisque, en 2013,  les entreprises privilégiaient ainsi « un investissement plutôt défensif, tourné à 60% vers le renouvellement et la modernisation de leurs outils de production ». Ce sont les secteurs de l'automobile, avec 65% d'investissement offensif, et des services, 67%, qui se montrent les plus audacieux.

En revanche, l'attentisme et la prudence dominent sur la question de l'export : ainsi 90% des entreprises n'augmenteront pas leurs investissements à l'export cette année.

Concurrence, pression sur les prix : les entreprises sont inquiètes

Si les entreprises restent sur la réserve, c'est aussi parce qu'elles sont inquiètes des difficultés qu'elles rencontrent, notamment en matière de concurrence. Parmi les principaux points noirs, elles sont 33% à citer la question de la concurrence accrue. Dans le secteur des services, 44% des entreprises citent ce problème comme la difficulté numéro un.

33% des patrons évoquent  l'absence de débouchés, ce chiffre grimpe à 39% dans le BTP qui considère qu'il s'agit de la principale préoccupation du secteur.

Enfin, 23% des entreprises évoquent le niveau de marge. En 2015, 46% des sondés voient dans la pression sur les prix comme le risque principal sur leurs marges. Une inquiétude qui s'est accentuée depuis 2013 : les entreprises sont deux fois plus nombreuses à s'en inquiéter. Le manque d'activité se place quant à lui en deuxième position avec 23% des sondés.

 Les entreprises ont moins de visibilité sur leur carnet de commandes

L'autre information de l'étude à retenir, c'est la dégradation de la visibilité des entreprises : 76% d'entre elles déclarent avoir moins de 6 mois de visibilité sur leur carnet de commandes, alors qu'elles étaient 58% lors du dernier baromètre en 2013.

Elles sont néanmoins 92% à déclarer avoir stabilisé ou amélioré leur trésorerie cette année, contre 75% en 2013. Et n'évoquent pas d'obstacles de financement, et témoignent « de délais de paiement plutôt contenus pour deux entreprises sur trois ».