Les énergies renouvelables, le "testament" de Naoto Kan

Par Aymeric Auberger  |   |  347  mots
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Avant de démissionner, le premier ministre japonais comptait faire adopter trois projets de loi pour favoriser le développement des énergies verts. Ce sera certainement chose fait d'ici la fin de la semaine. Depuis Fukushima, les Japonais n'ont plus confiance dans le nucléaire.

Le projet de loi du Premier Ministre japonais Naoto Kan, qui démissionera probablement le 30 août, pour soutenir les énergies renouvelables est en bonne voie. Après plusieurs semaines de débats entre les partis de la majorité et de l'opposition, il a été approuvé mardi par la chambre basse du Parlement, et la chambre haute devrait suivre avant la fin de la semaine. Naoto Kan souhaitait faire adopter trois projets de loi par le Parlement avant son départ. Ce sera sans doute chose faite : en plus de ce texte, une rallonge budgétaire pour la reconstruction dans les zones sinistrées a été adoptée le mois dernier, et une loi permettant l'émission d'obligations d'Etat pour compléter le budget devrait être adoptée avant le 26 août.

Alors qu'un sondage récent a révélé que 82% des Japonais veulent sortir du nucléaire, ce texte vise à accélérer le développement des énergies renouvelables. Dès juillet 2012, les distributeurs d'énergie se verront obligés d'acheter à des tarifs préférentiels toute l'électricité produite à partir de l'énergie solaire, d'éoliennes, de biomasse, de géothermie ou de petites centrales hydroélectriques. Ces tarifs seront fixés pour une durée pouvant aller jusqu'à 20 ans, afin de favoriser les investissements à long terme. Les distributeurs auront le droit de répercuter le coût supplémentaire sur les prix de vente.

Ce système de tarifs préférentiels, déjà répandu en Europe, doit permettre selon le gouvernement japonais d'augmenter la capacité des énergies renouvelables de plus de 30.000 mégawatts (MW) en une décennie. Cela représente 12% de la capacité totale du Japon avant la catastrophe de Fukushima, qui était de 240.000 MW.

Le texte prévoit cependant une révision obligatoire du système après trois ans, ce qui introduit une forte incertitude pour le secteur. Certains projets peuvent ne commencer à être rentables qu'au-delà de trois ans, et le risque de voir les prix remis en question après cette période peut rebuter les investisseurs.