New York bientôt recouverte de panneaux solaires et d'éoliennes

Par Dominique Pialot  |   |  529  mots
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Depuis le 30 avril, une nouvelle règlementation rend beaucoup facile la pose de panneaux solaires, éoliennes et même serres agricoles sur les toits des immeubles de la métropole américaine. Objectif : réduire de 15 milliards de dollars la facture d'énergie de la ville!

Le Conseil municipal de la ville de New York vient d'adopter une résolution qui pourrait faire tâche d'huile. Baptisée Zone Green, l'initiative consiste à modifier une réglementation qui date de 1916 et n'a pas été modifiée depuis 1961, pour favoriser à la fois la rénovation des bâtiments et l'implantation de panneaux solaires et d'éoliennes. En vigueur depuis lundi 30 avril, ces nouvelles règles s'appliquent aux secteurs résidentiel, industriel et tertiaire.

La nouvelle réglementation doit permettre de diminuer de 15 milliards de dollars la facture d'énergie de la ville, et de faire économiser chaque année 800 millions de dollars à ses habitants. Elle vise également à réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre. Aujourd'hui, on compte environ un million de bâtiments new yorkais, responsables de 80 % des émissions de la ville, alors qu'à l'échelle nationale, comme dans la plupart des pays développés, la part du bâtiment dans les émissions s'établit à 40 %.

Green Zone se compose d'une dizaine de modifications concernant notamment la taille, la destination et l'emplacement des bâtiments. Depuis plusieurs années, de nombreuses initiatives du secteur de la construction sont mort-nées en raison d'une réglementation trop restrictive. C'est le cas notamment de l'installation de panneaux solaires sur les toits ou de systèmes d'air conditionnés plus écologiques.

Task force dédiée

Dès 2008, une « task force » dédiée au sein de l'équipe municipale s'est attelée à identifier tous les obstacles s'opposant à des travaux d'efficacité énergétique et à l'installation d'énergies renouvelables dans la ville. Depuis 2009 déjà, les propriétaires fonciers doivent établir un rapport annuel de leur consommation et respecter des standards d'efficacité énergétique très stricts tant pour la construction que pour la rénovation de leur patrimoine.

Certaines des modifications entrées en vigueur cette semaine font preuve d'innovation. Par exemple, il est maintenant autorisé de renforcer l'efficacité énergétique d'un bâtiment en augmentant l'épaisseur des murs par une isolation extérieure, et sans que cela soit décompté de la superficie habitable. Et les propriétaires qui n'utiliseraient pas l'intégralité de l'épaisseur autorisée pour l'isolation peuvent récupérer en hauteur les centimètres ainsi gagnés.

Paris a lancé un projet de "cadastre solaire"

De façon générale, les autorisations d'installation sur les toits sont devenues nettement plus souples, qu'il s'agisse de panneaux solaires, de systèmes de climatisation et de chauffage, et même de petites éoliennes ou encore de serres destinées à la production agricole sur les toits d'immeubles tertiaires et d'écoles!  A Paris, on n'en est pas encore à autoriser ce genre de fantaisies sur les immeubles haussmanniens, et de façon générale, les promoteurs français d'énergies renouvelables ont fort à faire avec les Architectes des Bâtiments de France.
Mais la capitale française a néanmoins lancé un projet de cadastre solaire visant à identifier les lieux propices à l'installation de panneaux solaires. Son plan climat prévoit 200.000 mètres carrés installés en 2014, contre 12.000 mètres carrés de thermique et 300 mètres carrés de photovoltaïque aujourd'hui.