Mercedes Classe A : quand le premium n'est pas à la hauteur

Par Nabil Bourassi  |   |  481  mots
(Crédits : Mercedes)
ESSAI AUTO. La marque premium allemande a gravement négligé l'agrément de conduite de cette berline. Une erreur funeste qui entache injustement une marque qui nous a pourtant habitué à une mécanique plus soignée.

On est toujours content et fier de monter dans une Mercedes... On connaît les Classe E, C ou S dont la constance dans le temps est le principal gage de leur longévité. Pas de surprises, que du plaisir ! On est moins sûr de ce que l'on va trouver lorsqu'on annonce une Classe A. Lancée en 1997, cette "compacte" a radicalement changé de style... Et heureusement, tant la première génération a pu être clivante. Cette fois, il semblerait que sa silhouette soit désormais définitivement figée. La quatrième génération lancée en 2018 se place dans la même lignée que la précédente (lancée en 2012). Mais de clivant, la Classe A est passée à l'autre extrême en voulant faire trop consensuelle.

Un monobloc sans aspérité

Ainsi, la carrosserie nous paraît encore trop proche d'un monobloc sans aspérité. On a connu plus racé chez Mercedes... Surtout sur les derniers lancements ! A l'intérieur, l'ambiance est heureusement plus gaie. Le double écran est du plus bel effet. Le plastique est un peu dur, mais l'ergonomie des commandes répare tout. La marque à l'étoile continue le déploiement de son double écran panoramique et de son cortège d'astuces connectées, comme le GPS en réalité augmentée. Pas mal ! Mais la prise en main est laborieuse au départ.

Et le système de navigation, sophistiqué et soigné, n'épargne pas le conducteur d'une série de boutons encore trop présent en-dessous de la console. L'habitacle reste néanmoins confortable. Il est accentué par une planche de bord bien dessinée. Elle s'étire sur les panneaux de porte, et enlace le conducteur dans un petit cocon agréable, à condition d'aller chercher les finitions cuir pour encore plus de volupté.

Aucun agrément de conduite

Sur la motorisation, Mercedes a sans nulle doute raté la marche. Notre Classe A 200 (essence, 163 chevaux) manque de rondeur et de réactivité, malgré un couple moteur plus qu'honorable (250 Nm). C'est toujours soit trop fort soit pas assez... Probablement la faute à une boite automatique aux rapports trop longs. Le moteur grince, l'agrément de conduite n'est pas au rendez-vous. Les accélérations sont pénibles, les dépassements, les démarrages... Le véhicule est peu maniable. Les suspensions sont toutefois de bonne qualité, ce qui n'est pas négligeable.

La Classe A est-elle passée à côté de quelques choses? Son rôle est économique mais aussi d'être la porte d'entrée dans l'univers Mercedes et ainsi donner envie aux clients de la Classe A d'aller vers des segments supérieurs. Il n'est pas certain que les clients soient convaincus. Ce qui est dommage, car cette berline ne rend pas hommage au confort et à la qualité de la gamme historique de la marque premium allemande.