Opel Insignia : une belle routière accessible

Par Nabil Bourassi  |   |  534  mots
Opel lance une nouvelle génération d'Insignia à l'heure où le segment est fortement chahuté par la déferlante des SUV.
Sur le segment difficile des grandes berlines, Opel relance son Insignia, un modèle de référence depuis qu'il a décroché le titre de Voiture de l'année en 2009. Cette nouvelle génération affiche une design rafraîchi et moderne, tout en restant fidèle à l'esprit de sa devancière. Son intérieur reste néanmoins cruellement classique, là où ses rivales surenchérissent dans la digitalisation...

Opel croit encore aux grandes berlines ! La preuve, il relance l'Insignia dont le modèle précédent avait été récompensé par le prix de la Voiture de l'année, preuve qu'Opel pouvait encore être présent sur ce segment trusté par les marques premiums allemandes. La nouvelle Insignia est donc priée de faire au moins aussi bien, dans un contexte pourtant difficile où ce segment a perdu de son éclat au profit des SUV, et qui, pis, est de plus en plus apparenté aux voitures pour VTC.

Une vraie voiture statutaire et moderne

La véritable réussite de cette nouvelle génération d'Insignia version Grand Sport (berline tricorps) réside probablement dans son style. La ligne est beaucoup plus effilée et élégante, l'arête qui parcourt les flancs accentue la dynamique de cette silhouette coupée à l'arrière. Une vraie voiture statutaire et moderne à la fois, l'Insignia n'a rien à envier à ses collègues du premium allemand.

Côté habitacle, en revanche, Opel a probablement manqué une marche avec cet intérieur assez basique et qui manque de modernité. Autant la planche de bord est bien dessinée avec des aérations plutôt bien intégrées et son écran tactile encastré, autant, nous aurions souhaité davantage d'ergonomie dans la disposition des commandes. Rien d'original non plus sur le tableau de bord, là où la concurrence est déjà passée à la digitalisation et à la personnalisation. Dommage !

L'habitacle est assez étrangement configuré puisque si les places avant sont très basses, les sièges arrière, eux, sont plutôt surélevés. Pourquoi pas, il n'empêche qu'il faut apprécier cette posture lorsqu'on est en position de conduite. À l'arrière, les passagers auront néanmoins droit à un large espace consacré à leur confort. Le coffre est plutôt généreux avec ses 490 litres (473 pour une Peugeot 508).

Un agrément conforme aux standards de la marque

Sur l'agrément de conduite, l'Insignia colle aux standards de la marque. Plutôt réactive et dynamique, elle souffre néanmoins d'une boîte manuelle très rigide notamment à bas régime qui oblige à des rétrogradations à répétition en ville. Dommage, car la marque avait jusqu'ici su configurer des boîtes manuelles plutôt souples. Autrement, on apprécie les suspensions de la voiture qui adoucit nettement la conduite.

Côté prix, l'Insignia se veut très compétitive avec un premier prix à 27.150 euros. Cette version essence 1,5 litre permet de se placer un cran en-dessous d'une Peugeot 508 dont les gammes commencent en 1,6 litre et lui vaut de démarrer sa grille tarifaire à 30.000 euros. À nombre de chevaux égal (160), l'Insignia est toutefois plus cher (31.450 euros) mais parce qu'il est disponible en milieu de gamme dans le catalogue des finitions. En diesel, la grande berline allemande dispose encore d'une large palette de motorisations, dont une qui développe 110 chevaux (1,6 litre Ecotec) à 29.400 euros.

La nouvelle Insignia est une réussite stylistique. Elle pourrait néanmoins pêcher par un intérieur déjà obsolète. Heureusement, sa grille tarifaire compétitive pourrait en faire un modèle redoutable sur un segment complexe qui n'est pas coutumier de la prise de risque.