La LGV arrivera-t-elle à Toulouse ?

Par Sophie Arutunian. Correspondante à Toulouse. Objectif News  |   |  598  mots
photo : Rémi Benoit
Une fois encore, le projet de LGV Toujouse-Bordeaux est remis en cause. Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a ainsi évoqué mercredi dernier lors de sa visite dans le Tarn des "incertitudes de financement" sur cette ligne à grande vitesse. Les élus de droite comme de gauche rappellent l'importance du projet.

Le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, a évoqué mercredi dernier la recherche de fonds européens pour financer les grands projets ferroviaires en suspens et, parmi eux, la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse. Le ministre, en visite à Saint-Sulpice, n'a pas pris d'engagement quant à la réalisation du projet, cher au c?ur des Midi-Pyrénéens, puisque la LGV placerait la ville de Toulouse à 3h15 de Paris, contre plus de 5 heures actuellement. Frédéric Cuvillier a justifié ces incertitudes en rappelant les contraintes budgétaires de l'État et la nécessité de hiérarchiser les différents projets. Or le financement de Bordeaux-Toulouse n'est pas bouclé, a-t-il souligné.

Des élus déterminés
Les réactions ont été immédiates. Martin Malvy, président de Région et président de l'association TGV Sud-Ouest, refuse de remettre le projet en cause : "La ligne LGV Bordeaux-Toulouse se fera, c'est pour moi une évidence. La quatrième ville de France, et Midi-Pyrénées dans son ensemble, ne peuvent pas rester à l'écart du réseau ferroviaire à grande vitesse." Il ajoute que "Bordeaux-Toulouse est prioritaire (...) parce que c'est, de tous les projets, le plus rentable. C'est l'avis de la SNCF à travers l'expression de ses trois derniers présidents, Louis Gallois d'abord, Anne-Marie Idrac et enfin Guillaume Pépy."

Le maire de Toulouse, Pierre Cohen, souhaite lui aussi réaffirmer la nécessité de maintenir la réalisation de la LGV. "Dans un contexte financier très contraint, il y a en effet nécessité à hiérarchiser les grands projets d'infrastructures de transport. La ligne grande vitesse Tours-Bordeaux-Toulouse est une priorité et un investissement stratégique pour notre métropole et pour le pays lui même."

"Cause commune"

S'il y a bien un dossier où gauche et droite se réunissent à Toulouse, c'est celui-là. Pour Marie Déqué et François Chollet, co-présidents du groupe d'opposition Toulouse Métropole d'Europe, "renoncer à un projet qui mettra enfin la 4e ville de France à 3h15 de Paris et dont la rentabilité est indiscutable, ou repousser sa réalisation au-delà de 2020 ferait subir à notre métropole un très grave préjudice en termes de développement, d'accessibilité et d'attractivité." L'inquiétude est palpable chez le député UMP Jean-Muc Moudenc qui affirme que "plus que jamais, tous les élus doivent faire cause commune, par delà les clivages politiques, pour sauvegarder l'agenda de notre projet de LGV, et en consolider les conditions de réalisation." Plus radicale, la députée européenne Christine de Veyrac évoque quant à elle "un reniement de la parole de l'État, et une nouvelle illustration de l'abandon de Toulouse par le gouvernement actuel."

Début des travaux en 2017 ?
Déjà en mars dernier, l'association TGV-Sud-Ouest marquait son mécontentement face aux réticences de l'État concernant le financement des travaux. Martin Malvy réaffirmait alors sa position. "Notre volonté est ferme et claire, nous attendons le début des travaux pour 2017." À ce moment-là, la crainte portait sur le montage financier de l'opération alors que les départements du Gers et du Lot-et-Garonne se retiraient du projet (le Lot-et-Garonne devait participer à hauteur de 90 à 100 millions d'euros. Le Gers, quant à lui, s'était engagé pour 8 M?).

Ce qui est sûr, c'est que Midi-Pyrénées, comme le département de Haute-Garonne, ne veulent plus mettre un sous de plus sur la table. Selon Martin Malvy, la part de la région est passé de 400 M? à 800 M? depuis le début du projet et celle du département à doublé également, passant à 400 M?.