Fibre : Carole Delga presse l'Etat d'agir pour sauver Scopelec, le premier groupe coopératif français

Par latribune.fr  |   |  628  mots
(Crédits : Reuters)
La première Scop de France, spécialisée dans l'entretien et l'installation de réseaux de télécommunications, a été placée en redressement judiciaire en septembre dernier. A quatre jours de la date limite de dépôt des offres de reprise de Scopelec, la présidente de la région Occitanie Carole Delga « appelle l'Etat à ses responsabilités pour qu'une solution soit trouvée avant le 2 novembre ».

Que va devenir le premier groupe coopératif français ? Scopelec, société coopérative et participative sous-traitante de l'opérateur Orange pour les réseaux de fibres optiques, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal administratif de Lyon, le 26 septembre dernier. Les entreprises candidates au rachat partiel ou total de ses activités ont jusqu'à mercredi prochain pour se manifester auprès du tribunal. A quatre jours de cette échéance décisive, Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, où est installée la société depuis 1973, somme l'Etat d'agir. Dans un document daté de ce samedi 29 octobre, l'élue socialiste « demande à l'Etat de réétudier son engagement auprès de Scopelec».

« Le placement en redressement judiciaire de Scopelec, sous-traitant historique d'Orange, fait suite à la réduction des volumes des marchés par l'opérateur. Cette décision a plongé le 1er groupe coopératif de France et l'ensemble des salariés sociétaires dans l'angoisse de voir le groupe s'effondrer, leur emploi disparaître, et leurs économies de cosociétaire s'évaporer. Je renouvelle mon total soutien aux salariés. Comme je le fais depuis le début, je continuerai de défendre leur projet de reprise en SCOP. Je regrette que l'Etat, pourtant actionnaire d'Orange, ne respecte pas ses engagements de faire avancer les discussions», écrit-elle.

Fin du contrat avec Orange

Basée dans le Tarn, l'entreprise Scopelec est, comme son nom l'indique, une société coopérative et participative (Scop), à savoir que ses salariés détiennent le capital (en l'occurrence 74,8%) et le pouvoir de décision. Elle a été créée en 1973, la grande époque des coopératives ouvrières, à Revel (Haute-Garonne).

Scopelec assurait pour Orange la pose de la fibre optique et l'entretien du réseau cuivre. Une activité qui représentait 40% de son chiffre d'affaires, estimé à 475 millions d'euros en 2021. Mais le contrat de sous-traitance pour l'opérateur télécom historique est arrivé à son terme fin mars. Scopelec joue ainsi sa survie depuis l'annonce par Orange de la perte de la majeure partie de ce marché, en novembre 2021.

Selon Scopelec, l'opérateur est responsable de l'échec de la procédure de sauvegarde en refusant «d'accompagner l'entreprise à hauteur des 20 millions d'euros pourtant promis». Interrogé par l'AFP, Orange avait rétorqué que cet «abandon de créances» était conditionné à la présentation d'un «plan de sauvegarde viable et pérenne» alors que Scopelec n'est toujours pas, selon eux, en mesure d'assurer l'activité dans le cadre du nouveau contrat débuté en avril.

Soutien de la région Occitanie

Après des mois de négociations sous l'égide du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), Scopelec avait rejeté une proposition d'Orange qu'il jugeait insuffisante. Plus de 1.000 départs volontaires sont déjà intervenus depuis le début de la crise fin 2021 pour ce groupe de 3.600 salariés.

« La région Occitanie est aussi prête à s'associer au projet de reprise porté par Carlos Verkaeren [nommé le 9 septembre dernier comme président du directoire de l'entreprise. Il est l'ancien PDG de la biscuiterie toulousaine Poult. Il espère redresser Scopelec et  diversifier ses activités, ndlr]. Notre soutien se traduira par de la prise de participations au capital de cette nouvelle société et du soutien aux salariés sociétaires avec des prêts d'honneur à taux 0 afin qu'ils puissent investir à nouveau», écrit encore la présidente de la région Occitanie.

«Aujourd'hui, j'appelle l'Etat à ses responsabilités pour qu'une solution soit trouvée avant le 2 novembre, date limite de dépôt des offres de reprise de Scopelec. Ce projet de nouvelle SCOP sera sans aucun doute le projet le plus protecteur en termes de reprise des anciens salariés », conclut-elle.

(Avec AFP)