Lâché par LVMH, le lunetier LOGO est placé en liquidation judiciaire

Par latribune.fr  |   |  332  mots
Mardi 15 novembre, le tribunal de commerce de Lyon a prononcé la liquidation judiciaire d'un des fleurons de la lunetterie française, l'entreprise LOGO placée en redressement judiciaire en mai dernier. Faute de repreneur, les 200 salariés de l'usine de Morez se retrouvent licenciés.

>> Papier du 15 novembre 2016 à 8h50, mis à jour à 11h30.

La société Cémo avait annoncé mercredi 9 novembre renoncer à reprendre le fabricant de lunettes LOGO, basé à Morez (Jura), faute d'accord avec TAG Heuer, filiale du groupe LVMH et donneur d'ordre quasi exclusif de la société.

"J'ai retiré mon offre de reprise de LOGO, car la principale condition de cette reprise était que TAG Heuer signe avec mon partenaire un contrat de licence et ça n'a pas été le cas", a indiqué à le PDG de Cémo, Pierre Verrier, seul candidat à la reprise.

"Mon partenaire me semblait pourtant très sérieux, c'est l'un des cinq leaders mondiaux dans la distribution de lunettes", a-t-il ajouté sans souhaiter donner le nom de ce distributeur.

La société jurassienne Cémo offrait de reprendre 34 salariés, les brevets et le patrimoine de LOGO. Le tribunal avait prolongé la période de redressement judiciaire du groupe pour permettre à Cémo de "préciser son offre".

"Assassiné par LVMH"

"Ce sera une liquidation pure et simple", prévoit Sébastien Mignottet, responsable du comité d'entreprise de la société. LOGO a été "assassiné par LVMH", a-t-il accusé.

Le Groupe LOGO réalisait 40 millions d'euros de chiffre d'affaires grâce aux produits LVMH (97% pour TAG Heuer et 3% pour Fred). Mais en décembre 2015 le leader mondial du luxe a annoncé au lunetier qu'il lui retirait les licences TAG Heuer et Fred.

LVMH, a réaffirmé dans un communiqué que "TAG Heuer n'est aucunement responsable de la situation actuelle de la société LOGO mais a, bien au contraire, soutenu, autant qu'il était possible, cette société , qui gérait, il y a encore quelques années, près d'une dizaine de licence".

Les salariés ont prévu d'envoyer "une lettre de remerciements ironique" à LVMH et au Président de la République pour leur dire "merci de ne pas avoir bougé pour nos emplois et de nous avoir laissé mourir", a confié M. Mignottet.

(Avec l'AFP)