Mega, le nouveau pied-de-nez du fondateur de Megaupload

Par Pierre Manière  |   |  542  mots
Capture d'écran de la page d'accueil de Mega.
Kim Dotcom s'apprête à lancer Mega ce samedi 19 janvier. Présenté comme le successeur de Megaupload, ce nouveau site de partage de fichiers doit permettre au très controversé entrepreneur d'origine allemande et exilé en Nouvelle Zélande de prendre sa revanche sur les autorités.

Seul contre tous. Kim Schmitz, alias "Kim Dotcom", soigne son image de chantre d'un internet libre face au "système", qu'il s'agisse de la justice, des régulateurs du Net, ou des sociétés privées. Et à ce titre, Mega, son dernier bébé, fait office de pied-de-nez majuscule aux intéressés. Ce nouveau site de partage de fichiers sur internet doit faire son apparition sur la Toile samedi, soit un an jour pour jour après la fermeture par le FBI de Megaupload, dont il se veut le successeur.

Dans l'habituel ton très provocateur de son créateur, la page d'accueil du site affiche pour l'heure un grand "MEGA" sur un gros rectangle rouge. Et lorsqu'on survole celui-ci, un message apparaît : "Le 19 janvier, ce bouton va changer le monde." Un peu plus haut sur la page, Mega se veut plus explicite : "Nous promettons, nous livrons (des fichiers, Ndlr)."

50 GB de stockage et des fichiers cryptés

Concrètement, Mega proposera quelques 50 GB de stockage, soit davantage que les sites similaires comme Dropbox ou Google Drive. Textes, musiques, films... les internautes pourront ainsi utiliser cette plateforme pour échanger des fichiers entre eux. En clair, Mega devrait notamment permettre de télécharger illégalement des ?uvres musicales ou cinématographiques, ainsi que des programmes et jeux informatiques.

Mais en lançant un Megaupload-bis, Mega ne risque-t-il pas la fermeture immédiate? Non, en théorie du moins. Car le site présente une particularité : tous les fichiers déposés seront cryptés. Au terme de l'opération, une clé unique de déchiffrage sera envoyée à l'utilisateur, en même temps que l'adresse du fichier sur la Toile. Mega ne recevra rien, et n'aura donc pas de visibilité sur les contenus. De cette manière, les administrateurs du site espèrent échapper à toute poursuite judiciaire. Ainsi, si un serveur est saisi, il sera impossible d'en extraire le contenu sans ces fameuses clés. Autre précaution : Mega joue la carte de la décentralisation pour le stockage des données. Les fichiers seront répartis sur plusieurs milliers de serveurs à travers le globe. Sauf, bien sûr, aux Etats-Unis...

La menace d'une extradition aux Etats-Unis

Pour Kim Dotcom, le lancement de Mega a un parfum de revanche vis-à-vis des autorités américaines. Jeudi, dans un tweet provocateur, il a ainsi lâché : "Plus que deux jours avant Mega. Plus que deux jours avant que le gouvernement des Etats-Unis échoue, et que l'innovation gagne."

 

 

Exilé en nouvelle Nouvelle Zélande, Kim Dotcom est sous la menace d'une demande d'extradition des Etats-Unis. L'oncle Sam veut le juger pour violation de droits d'auteurs. La justice américaine accuse notamment les responsables de Megaupload d'avoir frauduleusement amassé quelque 175 millions de dollars américains (135 millions d'euros) en proposant des copies piratées de films, de programmes télévisés et d'autres contenus. Il est vrai que Megaupload revendiquait 50 millions d'utilisateurs par jour, et affirmait peser 4% du trafic internet.

L'audience pour l'extradition a été jusqu'à présent repoussée deux fois. Elle est à présent fixée à août 2013.