Phenix, pépite française de l'impression 3D, passe sous pavillon américain

Par latribune.fr  |   |  331  mots
Des objets fabriqués grâce à des imprimantes 3D sont régulièrement exposés dans des musées ou montrés lors d'expositions, comme cette roue dans un "hackerspace" de Berlin.
Le fabricant français de machines permettant d'imprimer des objets a été vendu à l'un des leaders du secteur: l'américain 3D systems. La vente valorise l'entreprise à 15 millions d'euros.

Un fleuron de l'innovation "made in France" passe dans le giron américain. Phenix Systems, l'un des pionniers de l'impression 3D dans l'Hexagone, est désormais détenu à 93% par le groupe 3D Systems, l'un des leaders du secteur avec sa machine Cube ciblant le grand public.

Mardi 12 novembre, la société française a officialisé ce rachat finalisé quelques mois après une offre publique d'achat émanant de 3D Systems en juin. La transaction, à 13 euros par action, valorise la société clermontoise à 25 millions d'euros. Le PDG François Remondet et Patrick Teulet, co-fondateur de l'entreprise, ont vendu leurs parts. Le premier a même démissionné. 

Coopération avec l'ENSCI

La compagnie créé en 2000 produit des machines qui utilisent la technique du "frittage" de poudre. En clair: la matière fusionnée par laser est projetée couche par couche pour former un objet. La technologie utilisée par Phenix a été conçue en partenariat avec l'Ecole nationale supérieure de céramique industrielle (ENCSI).  

Parmi ses clients figurent des grands noms de l'industrie (General Electric par exemple), du luxe ou de la santé. Elle est déjà présente sur le territoire américain via sa filiale située dans l'Illinois. 

Difficultés de trésorerie

Ses carnets de commandes n'ont pas suffi à lui faire éviter les remous de la crise économique. En raison d'une forte baisse de son chiffre d'affaires - entre 2010 et 2012, ses recettes sont passées de 5,9 millions à 3.8 millions -, la société cotée sur Alternext a même été sanctionnée.

Ses difficultés de trésorerie l'ont poussée à rechercher de nouveaux soutiens financiers, indiquent les Echos. Ces difficultés n'ont pas pu être résolues avant l'intervention du géant américain 3D Systems à cause de tensions entre actionnaires, ajoute le quotidien. 

Dans ce secteur qui suscite de grands espoirs, la concentration des entreprises s'accélère. En France, il reste encore 3D Phidias Technologies, acheté en mai par le groupe Gorgé.