Apple dépose un brevet de monnaie virtuelle mobile financée par la pub

Par Delphine Cuny  |   |  461  mots
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Dans un document enregistré jeudi, la firme à la pomme décrit un système de facturation pour téléphone portable, qui permettrait des transactions mobiles sans contact (NFC) et surtout de gagner des crédits, pour payer des biens ou des services, en échange de publicité.

Le nom d'iMoney n'apparaît pas, celui d'iAd non plus même s'il existe déjà. Il s'agit cependant bien d'un système de paiement électronique, sorte de monnaie virtuelle, qu'Apple décrit dans son brevet n°20130144789 enregistré jeudi auprès du bureau américain des brevets et repéré par le site Venture Beat. C'est « un système ou une méthode pour distribuer, sur demande, des crédits ayant une valeur monétaire sur un appareil mobile utilisant un réseau de communication », qui servira « au paiement de biens ou de services. »

Pour la première fois, Apple cite en exemple la technologie sans contact NFC (communication en champ proche), qui n'est pas intégrée à l'iPhone alors qu'elle équipe de nombreux smartphones sous Android, mais à laquelle la firme à la pomme pourrait recourir dans le cadre de cette invention pour offrir un service de porte-monnaie électronique.

Des communications gratuites contre de publicité ?

Apple parle aussi de coupons de réductions, d'échantillons gratuits à récupérer ou de crédits à utiliser, éventuellement sur des terminaux de points de vente : un domaine déjà investi avec son application Passbook, qui regroupe des cartes de fidélité et des tickets électroniques (d'avion, de spectacle), mais semble peu utilisée par les propriétaires d'iPhone. La firme de Cupertino parle surtout beaucoup de publicité mobile, sur plus de la moitié du descriptif du brevet déposé en janvier par deux ingénieurs finlandais, deux anciens de Nokia dont l'un a travaillé quatre ans chez Blyk, une start-up pionnière du modèle de téléphonie mobile gratuite financée par la pub : des messages publicitaires en échange de communications gratuites, pour les moins de 25 ans. Un modèle innovant qui n'avait pas pris et a été arrêté au Royaume-Uni, Blyk se repositionnant en plateforme de marketing mobile pour les opérateurs.

Apple mentionne des « jetons » ou « bons-cadeaux » fournis par un annonceur, pouvant servir à payer une partie du service mobile, comme de la voie ou des SMS (alinéa 0020), ainsi qu'un système de facturation qui mesure au compteur l'usage des utilisateurs et le compare au solde « gratuit ou subventionné » financé par les annonceurs.

Une solution pour un iPhone bon marché ?
Cette solution s'adresse clairement à un public regardant sur les prix et aux moyens limités. Ce brevet intrigant relance l'hypothèse d'un modèle d'iPhone bon marché, destiné aux pays émergents ou à la cible des adolescents. Car l'une des raisons de la baisse de part de marché d'Apple face à Samsung dans un contexte de démocratisation des smartphones tient au prix de vente élevé de l'iPhone et à son portefeuille trop restreint de produits quand celui du Sud-Coréen, très large, lui permet de s'adresser à tous les segments de marché.