La rhubarbe : une solution pour stocker de l'électricité ?

Par latribune.fr  |   |  414  mots
Non, la rhubarbe n'est pas bonne qu'à faire des tartes, ou des compotes. (Crédits : Laurent Neyssensas)
Comment stocker l'électricité produite, pour éviter les interruptions de courant ? Des chercheurs de Harvard pensent avoir trouvé une solution bon marché présente notamment dans la rhubarbe, les quinones.

Non, la rhubarbe ne sert pas qu'à faire de délicieuses tartes. C'est la conclusion - indirecte - d'une étude menée par des chercheurs de l'université américaine d'Harvard, rapportée vendredi par le Business Insider.

On trouve aussi dans la plante aux tiges rouges, et en grande quantité, un composant chimique qui pourrait devenir un élément essentiel dans le secteur énergétique, le quinone. Il s'agit de sous-familles d'hydrocarbures qui ont deux particularités : être solubles dans l'eau et capables de transporter les électrons.

Essentiel pour le développement des énergies renouvelables

Ces spécificités pourraient en faire la composante première de batteries peu chères permettant de se charger et décharger en énergie renouvelable notamment, bien plus rapidement que ce dont les batteries actuelles sont capables de faire.

Le stockage de l'électricité est un problème crucial pour la production d'énergie renouvelable : comment distribuer de l'électricité quand le soleil ne brille pas, ou lorsque le vent ne souffle pas? 

Les batteries imaginées par les chercheurs de Harvard pourraient par exemple prendre la forme de citernes d'eau chargée en quinone, une alternative peu coûteuse aux batteries métalliques, et plus adaptables à l'environnement que le stockage via air comprimé, qui doit être fait sous terre et dépend de la géographie.

Un stockage au tiers du prix actuel

Selon l'article que les chercheurs ont publié dans le journal Nature le 9 janvier dernier, les batteries construites autour du quinone permettraient de stocker 1 Kilowatt-heure (l'énergie consommée par un appareil de 1000 watts de puissance pendant une heure) pour seulement 27$ (20 euros), le tiers du prix actuel.

L'un des auteurs de l'étude a expliqué dans un communiqué daté du 8 janvier :

Le monde entier utilise des ions métalliques dans différents états de charge, mais peu d'entre eux sont solubles et utilisables pour stocker de l'énergie. Et aucun d'entre eux peut stocker des quantités massives d'énergie renouvelable, pour un coût moindre. Avec les molécules organiques, nous présentons un vaste et nouvel ensemble de possibilités.

Plus sûr que les batteries métalliques

Un autre chercheur, Grigorii L. Soloveichik, estime pour sa part que les batteries faites à partir de quinones ont moins de chances de réagir violemment si elles entraient accidentellement en contact l'une avec l'autre, contrairement aux batteries métalliques.

Selon l'un des chercheurs, une version commercialisable du projet devrait voir le jour avant trois ans.