Les partisans de WikiLeaks prêts à lancer une cyberguerre

Par latribune.fr  |   |  520  mots
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La menace a été proférée ce jeudi par le porte-parole anonyme d'un groupe de 'hackers" : désormais les ennemis de WikiLeaks feront l'objet d'attaques systématiques de leurs systèmes d'informations.

Les partisans de WikiLeaks sont sur le pied de guerre. Et ils sont prêts à tout pour défendre le site fondée par Julian Assange. Tous ceux qui s'en prennent au site spécialisé dans la divulgation de documents secrets risque ainsi de faire l'objet d'attaques informatiques, a averti ce jeudi le porte-parole anonyme d'un groupe de "hackers" qui se présente comme un ingénieur.

Visa et Mastercard ont fait l'objet des premières représailles après avoir décidé d'interrompre leur contrat avec WikiLeaks, coupant ainsi les vivres du site. Et ce jeudi, le porte-parole d'un groupe de "hackers" baptisés Anonymous a averti sur les ondes de la BBC que le site de paiements en ligne PayPal et d'autres adversaires présumés de WikiLeaks seraient probablement eux aussi attaqués.

"Je vois ça comme une guerre en train de naître, mais pas une guerre conventionnelle. C'est une guerre informatique. Nous essayons de préserver un internet libre et ouvert à tous, comme internet l'a toujours été", a déclaré le porte-parole, qui se fait appeler "Coldblood" (sang-froid) et qui assure être âgé de 22 ans.

"Anonymous prend principalement pour cibles les sociétés qui ont décidé on ne sait pourquoi de ne plus traiter avec WikiLeaks", a précisé ce correspondant dont l'accent laisse supposé qu'il est anglais. "La campagne n'est pas terminée, elle continue de battre son plein. Des gens nous rejoignent, de plus en plus de gens téléchargent l'outil 'botnet' qui permet de commander des attaques de 'déni de service'", a-t-il souligné.

Cette technique de piratage fait appel à des 'botnets' ou machines zombies, vastes réseaux d'ordinateurs infectés par un virus ou dotés d'une application qui submerge le site visé de requêtes simultanées.

Sur un forum où les militants coordonnent leurs attaques, les discussions sont brèves et sans détour. Les participants demandent quelle doit être la cible, certains déplorent le fait que paypal.com reste toujours actif en dépit des efforts pour interrompre son serveur de transactions. "La seule chose que comprennent la plupart de ces PDG, c'est la ligne en bas de leur bilan. Il faut les viser au portefeuille, ou pas du tout", écrit un dénommé "Cancer".

La cyberactivité n'est pas à sens unique. Des comptes utilisés par les soutiens de WikiLeaks pour récolter des fonds ("Operation Payback") ont disparu jeudi du site communautaire Facebook et du micro-blogueur Twitter. Ce dernier n'a pas, contrairement aux fournisseurs d'accès américains Amazon et EveryDNS, coupé WikiLeaks.

Le groupe de pirates informatiques AnonOps, qui a revendiqué mercredi les attaques contre Mastercard et Visa, recrute via Twitter et propose de télécharger sur son propre site l'application nécessaire pour faire partie de son réseau.

Dans un communiqué publié jeudi, Mastercard a reconnu des interruptions limitées de ses services en ligne, mais assure que ses capacités de traitement des paiements ne sont pas affectées. AnonOps a également revendiqué une attaque contre le site de Visa, qui a été momentanément indisponible aux Etats-Unis.