Zynga, la star du jeu social, fait tourner la tête des investisseurs

Par Delphine Cuny  |   |  364  mots
La Tribune Infographie
Le géant californien des jeux pour Facebook annoncera ce jeudi le prix de son introduction sur le Nasdaq. La plus grosse opération du secteur Internet depuis Google en 2004.

Ce sera la plus importante levée de fonds du secteur Internet depuis l'entrée en Bourse de Google en 2004. L'arrivée sur le Nasdaq de Zynga, dont on connaîtra ce jeudi le prix définitif d'introduction, aura valeur de test pour le marché high-tech, dans un contexte financier tourmenté, et pour le jeune secteur du « social gaming », ces jeux qui ont connu un essor fulgurant grâce à Facebook. Créée il y a quatre ans, la start-up de San Francisco devrait lever 900 millions et peser environ 7 milliards de dollars, légèrement plus qu'Electronic Arts, le numéro deux mondial du jeu vidéo traditionnel pour PC et console, qui a d'ailleurs racheté un autre spécialiste des jeux « sociaux », Playfish, en 2009, pour se lancer à son tour sur ce segment en plein essor.

Car le marché mondial de ce type de jeux a explosé depuis 2008 : il a été multiplié par 20, selon IHS iSuppli, à 1,4 milliard de dollars en 2010. Il devrait doubler encore d'ici à 2015. Avec ses hits comme « FarmVille » et « CityVille », des jeux dits de « gestion de ressources » où l'on construit une ferme, une ville, etc, Zynga s'est imposé comme la locomotive de ce marché et le grand leader (39 % de part de marché en 2010). Ces jeux sont gratuits mais une infime partie des joueurs (moins de 3 %) acceptent de payer des biens virtuels avec des « crédits Facebook », des millions de microtransactions qui ont rapporté quelque 828 millions de dollars de chiffre d'affaires à Zynga au cours des neuf premiers mois de l'année.

Problème, ces jeux très addictifs, qui attirent un public plus féminin et plus âgé que les jeux pour PC ou console, lassent vite leurs utilisateurs. Il faut créer sans cesse des nouveautés et la concurrence est rude, qu'il s'agisse des géants du secteur comme EA, dont le jeu « Sims Social » a fait une percée fulgurante, ou de jeunes acteurs européens, comme Wooga (voir ci-dessous). À Tokyo, le sud-coréen Nexon, que l'on présente comme le Zynga asiatique, vient de lever 1,2 milliard de dollars mais a terminé sa première séance de cotation mercredi légèrement sous son prix d'introduction. Un mauvais présage ?