Twenga porte plainte contre Google

Par Sandrine Cassini  |   |  366  mots
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La start-up française accuse le moteur de recherche d'avoir abusé de sa position dominante.

Ils l'ont dit, ils l'ont fait. Twenga a porté plainte lundi devant la Commission européenne pour abus de position dominante contre Google. Le moteur de shopping français accuse le géant du Net américain de le discriminer dans les résultats de recherche au profit de son site maison Google Shopping. « Les pratiques abusives de Google se sont considérablement renforcées en 2011, avec la volonté d'éliminer la concurrence dans des secteurs tels que la recherche de vidéos, d'hôtels, de produits et la comparaison de produits », accuse le co-fondateur de Twenga Bastien Duclaux dans un communiqué. Cette plainte vient alimenter l'enquête ouverte par la Commission européenne en novembre 2010. « L'an passé, Google a procédé à plusieurs changements d'algorithme, et plus récemment vraiment dans le but de pénaliser ces types de produits », a indiqué le patron à Bloomberg, faisant référence à Panda, l'algorithme que Google a progressivement mis en place tout au long de 2011. En France, Panda a débarqué au creux de l'été, causant une chute de 30 % du trafic de Twenga au mois d'août.

La start-up française a licencié l'an passé un tiers de ses effectifs. Qu'il s'agisse de Twenga, de Kelkoo, ou du Guide.com, tous les comparateurs de prix ont souffert de l'arrivée de Panda. Aux yeux de Google, Panda n'a pas pour but de discriminer les moteurs pour privilégier ses services, mais est censé améliorer la qualité des résultats de requête et évacuer tous les sites qui ne produisent pas du contenu propre pour privilégier les sites de « hautes qualité ».

Réponse en Mars de Bruxelles

En tout cas, la plainte de Twenga vient s'ajouter à celles déposées par neuf autres sociétés, dont celles provenant du site de shopping Ciao (Microsoft), de son homologue britannique Foundem et du site français de droit eJustice. Toutes portent les mêmes accusations contre Google. La Commission européenne, qui a en ligne de mire le comportement du moteur à la fois dans la recherche et dans la publicité en ligne, doit dire si elle notifie des griefs. Bruxelles devrait donner sa réponse en mars.