Le ministère de l'Intérieur britannique piraté par les Anonymous

Par Delphine Cuny  |   |  315  mots
Copyright AFP. Manifestation des Anonymous, arborant leur masque, à Paris en mars dernier.
Le groupe de hackers avait prévenu de cyberattaques contre le gouvernement britannique, critiqué pour plusieurs projets de lois jugés liberticides.

Entre samedi soir et dimanche matin, le site Internet du ministère de l'Intérieur britannique était inaccessiblecomme l'on rapporté plusieurs médias britanniques. Un porte-parole du « Home Office » a indiqué samedi qu'une enquête était en cours pour vérifier s'il s'agissait d'une cyberattaque du groupe de hackers Anonymous. Ce dernier a lui-même revendiqué le piratage sur son compte Twitter par un message titré « TANGO DOWN », soit en terme militaire "cible détruite", et une explication « pour vos projets de surveillance draconienne ». En effet, plusieurs projets de lois du gouvernement Cameron jugés liberticides suscitent la controverse.

De la "protestation en ligne" selon le groupe de pirates

Le groupe Anonymous avait d'ailleurs prévenu, toujours sur son compte Twitter, le 4 avril qu'il fallait s'attendre à des attaques par déni de service (DDOS) - ce qui consiste à inonder de demandes le serveur du site Web - « chaque samedi contre des sites du gouvernement britannique. » Anonymous affirme que sa cyberattaque, baptisée « OpTrialAtHome » a aussi affecté le site du Premier ministre number10.gov.uk (lequel a démenti) et celui du ministère de la justice. Il s'agit « de protestation en ligne, ce qui est différent du piratage » selon les Anonymous. Le groupe de hackers proteste contre le durcissement des règles d'extradition : celle d'un étudiant de 23 ans accusé de violation de droits d'auteurs qui vient d'être autorisée vers les Etats-Unis a déclenché un tollé, des associations de défense des libertés exigeant que les citoyens britanniques soient jugés au Royaume-Uni pour des faits commis sur le territoire. Par ailleurs, les Anonymous s'élèvent contre le projet du 10 Downing Street de surveiller les échanges d'emails et les appels en temps réel en imposant des mouchards aux fournisseurs d'accès à Internet. Dimanche après-midi, le site du ministère de l'Intérieur était encore inaccessible par intermittence.