Twitter fait briller le «London Eye»

Par Marine Lathuillière  |   |  494  mots
La grande roue de Londres s'illumine aux couleurs des tweets sur les JO. Copyright Reuters/Paul Hackett
EDF Energy se lance dans l'analyse de tweets avec l'événement au nom un peu pompeux « Energy of the Nation ». Le concept : analyser les messages des Britanniques sur les Jeux Olympiques. Sont-ils heureux ou grincheux lorsqu'ils évoquent les JO sur le réseau social ? Tous les soirs, « London Eye », la grande roue sur les bords de la Tamise, se fait le reflet des commentaires des Twittos de la journée, avec un spectacle de lumières.

L'idée est simple : analyser les tweets des Britanniques sur les JO. Un logiciel informatique permet de séparer ces commentaires en deux catégories : sentiment positif ou négatif au sujet des Jeux Olympiques de Londres. Les messages sont ensuite filtrés par un système de visualisation de données qui le transmet au « London Eye » sous la forme d'un affichage en couleurs créé par EDF Energy.

Le spectacle, appelé « Energy of the Nation », a lieu chaque soir à 21 heures et 22 heures. Il dure 24 minutes. Chaque minute représente une heure des tweets de la journée. Si vous ne vivez pas à Londres, le spectacle peut aussi être regardé en ligne.

Un code couleurs simple a été mis en place par EDF Energy. Jaune pour le sentiment positif. Vert pour le neutre. Et le violet pour le mécontentement. Ainsi, si 75% des tweets pendant une heure se sont avérés positifs, le soir pendant une minute, la grande roue sera illuminée aux trois-quarts de jaune.

Plus de 100 000 tweets analysés par jour

Selon les équipes à l'initiative du projet : 100.000 tweets seraient chaque jour transférés à un algorithme (appelé SentiStrength) capable de déterminer si le sentiment exprimé par l'auteur est positif ou négatif. C'est la compagnie américaine de visualisation de données Sosolimited qui est chargée de l'analyse de ce flux d'informations.

John Rothenberg, cofondateur de Sosolimited, explique à Métro : « la première chose que nous faisons, c'est de prendre tout ce qui vient de Twitter. Nous le filtrons de manière à ne garder que les tweets pertinents et ceux qui concernent les JO. Chacun d'entre eux est ensuite analysé sur la notion du sentiment : positif ou négatif. »

L'algorithme SentiStrength possède un dictionnaire intégré, qui lui permet d'éplucher les tweets à la recherche des mots clés et des émoticônes. Un point d'exclamation après un mot positif rendra le score plus élevé encore.
Pour John Rothenberg, « cet algorithme est particulièrement intéressant parce qu'il peut comprendre des tweets complexes comme "Je déteste les embouteillages mais j'adore les JO". »

Twitter, représentatif du sentiment britannique ?

Mais qui se fait le plus entendre ? Celui qui se plaint ou celui qui se réjouit ? Alors que certains craignaient que ce soit le sentiment négatif qui l'emporte, pour John Rothenberg : « c'est beaucoup plus positif que ce à quoi nous nous attendions. » Il précise : « lorsque l'on additionne l'énergie entière de la nation, cela devient vraiment très élogieux. Espérons que cela reste ainsi. N'importe qui peut s'impliquer là-dessus. »

De là à dire que le réseau social est représentatif du sentiment britannique, il y a un pas qu'il ne faudrait pas franchir... Toujours est-il que la Grande-Bretagne totalisait plus de 30 millions de comptes sur Twitter en juin dernier (selon une étude publiée fin juillet par Semiocast). C'est le 4e pays au monde qui utilise le plus le réseau social.