Londres compte sur les Jeux Olympiques pour avoir sa Silicon Valley

Les start-up de nouvelles technologies européennes sont éparpillées sur le continent. Le gouvernement britannique entend profiter de l'événement des JO pour ravir le leadership européen en offrant un lieu dédié, un « Silicon Roundabout », situé entre Old Street et le parc olympique, et non loin de la City.
Copyright. www.siliconroundabout.org.uk

Des ruelles bordées de cafés design et de restaurants proprets, des immeubles relativement bas et des hangars de briques grises rénovés : bienvenue à Old Street, nouvelle Mecque britannique de la High Tech. Accolé à la City de Londres, ce quartier abritait il y a encore dix ans des usines de textile, installées ici depuis l'arrivée des Huguenots, et des imprimeries.

La difficulté de ces industries, la délocalisation ou la fermeture de la plupart de leurs unités de production, a ouvert la place à la venue de start-up du secteur numérique, expulsées de Soho par l'inexorable montée des prix des loyers. « Les grands espaces, les briques apparentes et la transformation du quartier entamée par l'arrivée d'artistes pendant les années 1980 lorsque le coin n'était pas vraiment terrible a réuni tous les éléments pour satisfaire ces indépendants, » explique Chris Orange, responsable du développement chez London Partners, l'entité de promotion de la capitale anglaise. « La présence de nombreux cafés dans les alentours est importante : ils y organisent leurs rendez-vous professionnels car ils ne disposent souvent pas de locaux assez grands pour disposer d'une salle de réunion. »

Des bureaux à 275 livres par mois

Au 3e étage de cet immeuble de Paul Street, l'ambiance paraît très studieuse. Des panneaux devant la porte d'entrée indiquent les noms d'une dizaine de sociétés différentes. « Nous louons des bureaux 275 livres par mois à des indépendants à la recherche d'un lieu de travail commun », explique Matthew Evans, cofondateur en 2009 du Hoxton Mix, du nom du quartier voisin. « Ce tarif est raisonnable, et pour ce prix ils disposent du haut débit à volonté, d'une machine à café et d'un frigo partagés », sourit-il. « Mais surtout, ils sont basés à proximité de milliers de professionnels à l'activité proche de la leur, ce qui leur permet de rencontrer du monde, de se faire des réseaux, au final d'accélérer le développement de leur affaire. »

Le soir, de nombreux apéritifs et conférences, prétextes à rencontres, se tiennent à l'initiative d'organisations comme celle de Matthew Evans. Une mine pour ces professionnels jusqu'alors souvent isolés derrière leur ordinateur mais aussi pour les investisseurs, qui se voient faciliter l'accès à des projets à leurs stades initiaux.

"Réel avantage"

« Cette concentration dans un mile (1,609 kilomètre) carré de tant d'entrepreneurs décidés à partager leurs idées, leurs soucis et leurs investisseurs me fait penser à la Silicon Valley, » assure Adam Valkin, partenaire chez Accel Partners, l'un des plus importants fonds de capital risque mondiaux du secteur avec 8,8 milliards de dollars d'actifs, où il a notamment fait partie de l'équipe d'investissement dans Spotify. « Londres dispose d'un réel avantage en la matière, aussi bien grâce à la pratique de l'anglais que par la législation développée par les autorités en matière d'investissement. »

Alerté sur cette concentration organique de milliers d'entrepreneurs des nouvelles technologies dans le quartier et désireux de trouver un repreneur aux deux immenses bâtiments réservés aux médias pendant les Jeux Olympiques, le Premier Ministre David Cameron a assuré en novembre 2010 vouloir permettre le développement d'un « Silicon Roundabout » (un rond-point de la Silicon) entre Old Street et le parc olympique.

« Les fondateurs de Google ont dit qu'ils n'auraient jamais pu lancer leur société en Grande-Bretagne. Nous voulons changer cela pour que si vous avez une bonne idée commerciale et que vous recevez des investissements importants, vous serez les bienvenus pour entamer votre affaire dans le pays», a martelé le Premier ministre.

Exemptions d'impôts

Concrètement, les entrepreneurs et leurs investisseurs se voient offrir des réductions et parfois des exemptions d'impôts et l'attribution rapide d'un visa commercial. « Je suis néanmoins surpris que les autorités aient effectué des essais 4G dans les quartiers de Westminster et de Soho mais pas ici, dans leur cité technologique, où la fibre optique est loin d'être installée partout ce qui fait que le haut débit n'est pas toujours terrible, » s'étonne Matthew Evans. Celui-ci étudie d'ailleurs une possible extension de ses affaires autour du parc olympique, où les prix s'avèrent bien moins élevés.

Surtout que l'attribution la semaine dernière du contrat de location du centre olympique des médias à iCity, un joint-venture qui vise à sa transformation en un centre d'innovation, pourrait permettre d'attirer d'autres acteurs du secteur, de dimension bien plus remarquable.

Commentaires 4
à écrit le 22/12/2012 à 14:24
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à écrit le 14/08/2012 à 5:48
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Quels rêveurs ces anglais. Mais par ailleurs ils envient le savoir faire de l'Europe car. Ils n'ont que le faire savoir. Ils ont la finance et nous la bonne chère. Rien de nouveau: on lutte pour obtenir ce qu'on n'a pas!

à écrit le 26/07/2012 à 13:23
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"Concrètement, les entrepreneurs et leurs investisseurs se voient offrir des réductions et parfois des exemptions d'impôts" : super, et qui va payer la note de 13 milliards de ces J.O. à votre avis ?

le 27/07/2012 à 3:18
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les sponsors !!!

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