Bloqueurs de pub : les Français de plus en plus accros

Par latribune.fr  |   |  425  mots
Les logiciels comme AdBlock sont de plus en plus répandus.
Les téléchargements de ces logiciels augmentent dans toutes les tranches d'âges.

Tous fans des "adblocks" ! De plus en plus de Français adoptent ces logiciels bloqueurs de publicité, afin de pouvoir naviguer sur internet sans être interrompus, ou subir des publicités jugées invasives. Et selon une étude Ipsos publiée mardi* et réalisée à la demande de l'IAB qui regroupe les acteurs de la publicité sur Internet, cet outil n'est plus réservé aux jeunes. Quelque 36% des Français ont adopté ces logiciels : ils étaient seulement 30% en janvier.

"Il s'agit d'une progression très importante de 20% de l'équipement en adblocks", a souligné Agnès Gilbert, directeur digital d'Ipsos Connect France, au cours d'une présentation au colloque de l'IAB. "La contagion est générale", a-t-elle ajouté, puisque si en mars les jeunes étaient les plus équipés, pour cette deuxième étude, "l'essentiel de la progression est due aux plus âgés".

Tous les âges concernés

En effet, le taux d'équipement progresse seulement de 4% chez les 16-24 ans. Mais ils ont 55% à avoir téléchargé l'un de ces logiciels. En revanche, les tranches d'âges plus élevées, qui ont un taux d'équipement plus faible, progressent plus vite. Le taux atteint 45% chez les 25-34 ans, 33% chez les 35-49 ans, 31% chez les 50-59 ans et 26% chez les 60 ans et plus.

Les utilisateurs de logiciels bloqueurs de publicité équipent en priorité leur ordinateur portable (70%), suivi de leur ordinateur de bureau, mais les tablettes et smartphones sont moins concernés. Ces utilisateurs, surtout les jeunes, sont devenus experts pour désactiver les "adblocks" en cas de besoin, quitte à les réactiver plus tard.

Une désactivation obligée

Si environ 59% des internautes interrogés les désactivent, soit trois points de plus qu'en janvier, l'écrasante majorité (89%) le fait sous la contrainte, c'est-à-dire pour avoir accès à un site qui ne leur laisserait pas accéder à ses contenus autrement. Seulement 28% le font par "solidarité", c'est-à-dire pour soutenir des sites "qui ont une politique publicitaire raisonnable".

Interrogés sur la possibilité de récupération et d'utilisation de leurs données personnelles par les acteurs de la publicité, les plus âgés sont 88% à se dire "dérangés" et "inquiets". Les plus jeunes (16-34 ans) sont 36% à admettre que "cela peut présenter des avantages", avec par exemple des publicités plus ciblées qui leur correspondent.

(Avec AFP)

*Etude réalisée par Ipsos, en octobre et sur Internet, auprès d'un échantillon représentatif de 11.701 personnes, pour l'organisation IAB France, qui regroupe les acteurs de la publicité sur Internet.