Or, cuivre...et emplois : le trésor caché des smartphones usagés

Par latribune.fr  |   |  412  mots
D’après une étude de Deloitte l’an dernier, 41% des Français conservent leur vieux terminal « en cas de besoin ».
Une mission du Sénat milite pour la création d’une "filière française d’excellence" dédiée au recyclage des vieux téléphones. Outre la récupération de l’or, du cuivre ou du cobalt, elle estime qu’une telle initiative pourrait créer des "milliers" d’emplois.

Trop de vieux téléphones croupissent inutilement chez leurs propriétaires. Ce qui constitue un manque à gagner, en termes de métaux et de minéraux à récupérer, mais aussi en termes d'emplois. Tel est le constat d'une mission du Sénat dédiée au devenir des portables usagés, dans un rapport publié ce jeudi. De fait, d'après l'institut GfK, il s'est vendu 24,6 millions de mobiles en France l'an dernier - dont plus de 20 millions de smartphones. Sachant que pour ces derniers, les Français changent en moyenne de terminal tous les deux ou trois ans.

100 millions de téléphones dorment dans les tiroirs

D'après une étude de Deloitte l'an dernier, 41% des Français conservent leur vieux téléphone « en cas de besoin ». Et ils ne sont que 31% à opter pour une vente, une cession ou une reprise. D'après la mission du Sénat, « ce phénomène peut s'expliquer par l'information lacunaire fournie au consommateur, par des freins psychologiques au geste de tri, ou encore par l'absence de contrôle effectif du respect par les distributeurs de leurs obligations de reprise des téléphones usagés ».

Résultat, d'après les sénateurs, « on ne collecte qu'environ 15% des téléphones portables disponibles, et on estime que 100 millions de téléphones 'dorment' dans les tiroirs » des Français. Or il s'agit d'un vrai « gisement », estiment-ils, en référence aux nombreux métaux et minéraux présents dans les composants électroniques. « Par exemple, pour l'or, une tonne de cartes électroniques peut contenir en moyenne 200 grammes, tandis que la concentration d'une très bonne mine est évaluée à 5 grammes par tonne de minerai », dit leur rapport.

Allonger la durée de garantie de 2 à 4 ans

Que ce soit pour le recyclage ou pour alimenter le marché de l'occasion, la faible récupération des vieux téléphones « nuit à l'emploi », selon la mission. « Sont perdus pour la France des milliers d'emplois » assure à l'AFP la sénatrice écologiste Marie-Christine Blandin.

In fine, la mission préconise une batterie de mesures pour faire émerger une « filière française d'excellence » visant à recycler des matériaux des téléphones. Outre une campagne nationale appelant à vider ses tiroirs, elle appelle notamment à diversifier les modalités de collecte, d'allonger la durée de garantie de deux à quatre ans, d'améliorer l'information des consommateurs sur la composition des téléphones et la provenance des matériaux.