Les marchés sanctionnent à nouveau Patrick Drahi

Par latribune.fr  |   |  426  mots
Patrick Drahi, le patron d'Altice, maison-mère de Numericable-SFR. (Crédits : © Philippe Wojazer / Reuters)
Le cours d’Altice, la holding du magnat des télécoms, a chuté de 9,32% à 16,98 euros ce jeudi. Pour financer l’achat de Cablevision, le groupe a procédé à une augmentation de capital. Toutefois, la société n’a pu lever que 1,61 milliard d’euros, contre le 1,8 milliard attendu.

Rebelote. Ce jeudi, les marchés ont de nouveau sanctionné Altice, la holding de Patrick Drahi, et maison-mère de Numericable-SFR. En fin de séance, le titre perd 9,32%, à 16,98 euros. Sur les cinq dernières séances, celui-ci aura donc lâché près de 21%. A noter que dans le même temps, le cours de Numericable-SFR s'affiche aussi en baisse de 5%, à 39,21 euros.

Il faut dire qu'aujourd'hui, le groupe a annoncé avoir levé 1,61 milliard d'euros dans le cadre d'une augmentation de capital, alors qu'il en espérait 1,8 milliard. Cette nouvelle n'a donc visiblement pas rassuré les marchés. Or depuis quelques jours, ceux-ci semblent s'interroger sur les limites de la stratégie d'acquisitions par endettement de Patrick Drahi, comme le souligne une récente note de la banque américaine Goldman Sachs.

Concernant son augmentation de capital, Altice a placé quasiment 70 millions d'actions de classe A et 24,8 millions d'actions de classe B pour un montant unitaire de 17 euros par action, a-t-il détaillé dans un communiqué. En outre, le groupe précise que « certains dirigeants d'Altice ont souscrit à de nouvelles actions de classe B pour un montant total de 170 millions d'euros ». Pour mémoire, durant l'été, le groupe avait modifié sa structure capitalistique afin de pouvoir mener des augmentations de capital ou des échanges d'actions dans le cadre de nouvelles acquisitions, sans craindre de perdre le contrôle de son groupe.

Les actions de classe A représentaient depuis cette réorganisation les trois quarts du capital de la nouvelle holding de droit néerlandais créée pour l'occasion, Altice NV, une répartition qui ne sera pas modifiée par cette opération. Ces actions, qui proposent un meilleur rendement, n'offrent en revanche qu'un seul droit de vote, à l'inverse des actions de classe B dont le rendement est plus faible, mais qui permettent un contrôle plus important, avec 25 droits de votes par titre.

8,6 milliards de dette nouvelle

Altice avait indiqué, lors de l'annonce du rachat du groupe américain Cablevision à la mi-septembre, qu'elle serait financée par 14,5 milliards de dollars de dette existante et nouvelle, assumée par Cablevision, un reliquat de trésorerie disponible chez le câblo-opérateur et 3,3 milliards de dollars en numéraire de la part d'Altice. Il a par ailleurs annoncé avoir réussi à lever 8,6 milliards de dollars de dette nouvelle, auxquels s'ajoutent les 5,9 milliards de dollars de dette préexistante de Cablevision, permettent au groupe de finaliser le volet dette de l'offre de rachat.

 (avec AFP)