Macron fusille la possibilité d’une concentration dans les télécoms

Par latribune.fr  |   |  391  mots
« La concentration, c’est moins d’équipements, moins de réseaux et moins d’emplois », a lâché le ministre.
Pour le ministre de l’Economie, "l’heure n’est pas à la concentration entre opérateurs, mais à l’investissement".

Un passage de quatre à trois opérateurs ? Très peu pour lui. Dans un entretien aux Echos ce vendredi, Emmanuel Macron fusille une possible concentration dans les télécoms. Pour le ministre de l'Economie, « l'heure n'est pas à la concentration entre opérateurs, mais à l'investissement ». Il renchérit :

"La concentration, c'est moins d'équipements, moins de réseaux et moins d'emplois."

Alors que les rumeurs de rachat de Bouygues Telecom par le milliardaire Patrick Drahi - à la tête de Numericable-SFR par le biais de sa holding Altice - reviennent régulièrement, le ministre s'inquiète d'un possible « gel des investissement » lié à une « potentielle consolidation ».

Une juste valorisation de la bande des 700 MHz

Dans son entretien, Emmanuel Macron est également revenu sur les conditions de la prochaine l'attribution de la bande des 700 MHz, essentielle pour le développement de la 4G en France. Alors que Bouygues Telecom, Orange et Numericable-SFR bataillent pour qu'aucun lot ne soit réservé à Free - qui possède un portefeuille de fréquences mois étoffé que ses concurrents -, le ministre a botté en touche.

"Ce que je veux, c'est que tous les opérateurs aient leur chance, et qu'il n'y en ait aucun qui soit sorti du jeu par un autre", a-t-il indiqué.

A ses yeux, il est important que ces fréquences soient « bien valorisées ». Et pour cause, le gouvernement en attend près de 2,2 milliards d'euros, une manne déjà inscrite au budget 2015.

Ne pas oublier les "laissés pour compte"

Enfin, Emmanuel Macron a insisté sur la résorption des fameuses « zones blanches ». Jeudi, les opérateurs se sont en effet engagés à couvrir d'ici au printemps 2017 les dernières non-couvertes en 2G et en 3G.

"L'absence d'accès à la téléphonie mobile nourrit légitimement le ressentiment d'une partie de notre population et de certains élus qui considèrent qu'ils sont laissés pour compte", a-t-il souligné.

Trou d'air pour les télécoms à la Bourse de Paris

Ces propos ont été très peu appréciés par les marchés qui ont sanctionné les valeurs Télécoms. Vers 10h30 Bouygues, dont la filiale Bouygues Telecom était considérée comme une cible, perd 2,62%, Orange 1,99%, Iliad 1,76% et Numericable-SFR 1,49% alors que l'indice Stoxx des télécoms européens gagne 0,25%. Le CAC 40 et le SBF 120 reculent de 0,3%.