Le président du directoire du Monde, qui a remis l'entreprise à flots alors qu'elle avait frôlé le dépôt de bilan en juillet 2010, veut poursuivre ses efforts. Lors des voeux aux salariés, la semaine dernière, Louis Dreyfus a annoncé la couleur en les prévenant qu'en 2012, "il remettrait à plat les accords sur le temps de travail". Le groupe a, certes, fini l'année 2011 dans le vert, mais la cure d'austérité imposée par ses copropriétaires Xaviel Niel, Pierre Bergé et Matthieu ­Pigasse, n'est pas pour autant achevée. "196 jours travaillés par an pour un journaliste, ce n'est pas très raisonnable", explique-t-il à La Tribune. "D'autant que, si certains prennent tous leurs jours de congé, d'autres ne le font pas, ce qui entraîne de facto un décalage dans l'organisation pour réaliser le journal". Le numéro un du Monde précise qu'il a déjà informé les syndicats. "Nous devons réfléchir de manière concertée, car il nous faut des contreparties pour les journalistes qui travaillent plus."

161 départs à l'imprimerie

Par ailleurs, Louis Dreyfus a bouclé mardi dernier le premier volet d'un de ses plus lourds dossiers : le Monde Imprimerie. L'accord signé prévoit 161 départs, soit deux tiers des effectifs, qui vont s'étaler de janvier à octobre. Enfin, au programme des festivités pour cette nouvelle année, Le Monde donnera le 23 janvier le coup ­d'envoi du Huffington Post, version française du site américain d'information en ligne, dont il détient 34% du capital, derrière AOL (50%), et devant Mathieu ­Pigasse (17%). L'arrivée d'Anne Sinclair comme directrice éditoriale, continue de faire des remous au sein de la rédaction du quotidien du soir. Autre sujet qui fait jaser : AOL a confié à Anne Hommel, d'EuroRSCG, qui fut l'une des trois proches conseillères de DSK, l'organisation du lancement médiatique du site.