Erik Izraelewicz, directeur du journal "Le Monde", est décédé

Par latribune.fr  |   |  449  mots
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C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès, ce mardi 27 novembre, d'Erik Izraelewicz, le directeur des rédactions du "Monde", et ancien directeur de la rédaction de "La Tribune".

Erik Izraelewicz, directeur de la rédaction du journal Le Monde depuis février 2011, est décédé ce mardi soir. Il avait été hospitalisé en fin d'après-midi après avoir été victime d'un malaise. Agé de 58 ans, il était également vice-président du conseil de surveillance de Télérama et de Courrier International.

Ce natif de Strasbourg, qui est toujours restée sa terre chérie, a fait un brillant parcours académique (HEC, CFJ et un doctorat en économie), avant de commencer sa carrière à L'Expansion. Il a aussi participé à la création, en 1985, du quotidien économique La Tribune. A partir de 1986, il a ensuite passé près de 15 ans au Monde où il  a dirigé le service Economie, puis a été correspondant à New York puis rédacteur en chef.

De 2000 à 2008, il a exercé divers postes de responsabilité au journal Les Echos dont il a dirigé les pages Opinion en tant qu'Editorialiste et rédacteur en chef avant d'en devenir le directeur de la rédaction. En désaccord avec le rachat des Echos par LVMH, il est ensuite revenu en 2008 à La Tribune comme directeur de la rédaction pendant la période où Alain Weill, le patron et fondateur du groupe Next Radio (RMC, BFM, BFM TV) en a été le principal actionnaire.

Il a quitté La Tribune après le désengagement d'Alain Weill du capital du journal pour devenir le dixième directeur du Monde après le rachat du quotidien du soir par le trio Pierre Bergé, Matthieu Pigasse (Lazard) et Xavier Niel (Free).

Ce brillant journaliste économique, que ses collègues et ses amis appelaient affectueusement "Izra" a écrit de nombreux livres : "Ce monde qui nous attend" (Grasset, 1997), "Le capitalisme zinzin" (Grasset,1999), "Monsieur Ni-ni : l'économie selon Jospin" (avec Christine Mital, Robert Laffont, 2002), et s'était spécialisé sur les mutations de la Chine à la suite de nombreux voyages dont il tirera "Quand la Chine change le monde" (Grasset, 2005) et "L'arrogance chinoise" (Grasset , 2011).

Quelques souvenirs, parmi tant d'autres...

Son habitude, contractée on ne sait où, de déchirer des morceaux de journal, pour les machouiller longuement pendant les réunions. L'amour du papier, sans aucun doute...

Ses mails du matin, sobrement intitulés "Hello", entrée en matière distancée pour vous adresser ses remarques sur le journal du jour, pas toujours agréables à lire, mais souvent justes.

Son restaurant italien ouvert dans ses années de jeunesse avec deux amis proches, Dominique Strauss-Kahn et Denis Kessler... Comme ils ne faisaient pas payer les amis, l'aventure entrepreneuriale a tourné court !

Son humour pince-sans-rire, ou pour rire tout court, de tout et de rien, qualité indispensable dans un quotidien.