L'article du "Parisien" sur Canal+ fait chuter l'action Vivendi

Par latribune.fr  |   |  474  mots
Canal + affronte une inquiétante érosion de son audience et de ses abonnés.
Le quotidien national a révélé que la chaîne à péage souffrirait d'une importante chute de son audience (-40%), mais également de ses abonnés (-10% en un mois). Très décrié à l'extérieur, l'activisme de Vincent Bolloré sur la ligne éditoriale susciterait beaucoup d'inquiétude en interne.

"La chute de la maison Canal+", l'article du Parisien publié dimanche aura eu un effet désastreux sur l'action de la maison-mère Vivendi qui perdait, lundi, plus de 3% en séance, avant de finir en baisse de 2,12%. D'après cet article, la chaîne à péage subit une véritable hémorragie d'audience et d'abonnés.

Les émissions en clair accuseraient une chute de 40% de leur audience sur un an. L'émission Canal Football Club enregistrerait une baisse de près de 50% de son audience, passant de 1,5 millions de téléspectateurs à 734.000. Pis ! Le quotidien révélerait que la chaîne a vu le nombre de ses abonnés diminuer de près de 10% en septembre. Le Parisien cite une source interne :

"Ces signes sont catastrophiques. Le public vient chercher sur Canal de l'impertinence. Or, on lui dit actuellement que ce n'est plus la chaîne de l'impertinence et du contre-pouvoir."

L'intrusion éditoriale de Vincent Bolloré pointée du doigt

Cette réflexion fait référence au remaniement managérial et éditorial opéré depuis cet été par le nouvel actionnaire de référence, Vincent Bolloré. Celui-ci avait créé un tollé en menaçant de supprimer "Les Guignols de l'Info", avant de revenir dessus et d'annoncer une nouvelle formule (les auteurs historiques ont été licenciés, et la nouvelle formule n'est toujours pas à l'antenne un mois et demi après la rentrée de la chaîne).

Il avait également fait couler beaucoup d'encre en censurant un documentaire sur le Crédit Mutuel et un autre sur Hollande et Sarkozy. Tous ces incidents ont eu une forte résonnance médiatique. Fleur Pellerin envisage désormais de légiférer afin de sécuriser l'indépendance éditoriale des médias.

"Esprit Canal", es-tu là ?

Une étude interne de la chaîne citée par Le Parisien montre que, pour un tiers des abonnés, leur première motivation est leur adhésion aux valeurs véhiculées par la chaîne, notamment dans les programmes en clair, ce que les anciens dirigeants du groupe appelaient "l'esprit Canal".

En interne, l'inquiétude est grande pour les prochains mois avec les échéances des engagements d'abonnements, qui sont d'un an, et qui sont l'occasion de renouveler ou de résilier.

Un programme de rachats pour soutenir l'action en Bourse

Pour les actionnaires, en revanche, pas de panique puisque la chute du cours Vivendi pourrait conduire à un programme de rachat d'actions. En effet, lors de la dernière assemblée générale des actionnaires, un programme de rachat d'actions de 3 milliards d'euros avait été décidé si l'action chutait sous les 20 euros. A 21,47 euros, Vivendi n'est donc plus qu'à quelques encablures du seuil de déclenchement. S'il ne vend pas, la part de Vincent Bolloré, actuellement de 15% du capital, grandirait mécaniquement.