L'État accorde un prêt de 35 millions d'euros au distributeur Presstalis

Par AFP  |   |  428  mots
(Crédits : Reuters)
Le distributeur de presse s'est déclaré en cessation de paiements le 20 avril, plombé par des pertes colossales. Ces 35 millions d'euros ont été débloqués pour accompagner la période de redressement judiciaire, a indiqué le ministère de l'Économie.

L'État a accordé un prêt de 35 millions d'euros au principal distributeur de presse français, Presstalis, étranglé par les dettes et menacé d'une liquidation partielle, selon un arrêté publié ce mercredi au Journal officiel.

"L'État versera 35 millions d'euros, au titre du programme du Fonds de développement économique et social (FDES), par l'entremise de Natixis, sous la forme d'un prêt au profit de la société Presstalis", stipule cet arrêté.

Le distributeur de presse s'est déclaré en cessation de paiements le 20 avril, plombé par des pertes colossales. Ses actionnaires, les quotidiens et les magazines, se sont affrontés pendant plusieurs semaines autour de son avenir, sans trouver de compromis.

Vendredi, le tribunal de commerce de Paris doit trancher et dire s'il accepte une offre formulée par les quotidiens nationaux, qui proposent de reprendre une partie des postes de l'entreprise, mais pas de ses filiales.

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L'État a déjà soutenu Presstalis, qui traverse sa troisième crise majeure en moins de dix ans, à hauteur de 33 millions d'euros pendant le confinement.

Ces 35 millions supplémentaires ont été débloqués pour accompagner la période de redressement judiciaire, a indiqué mardi le ministère de l'Économie.

Situation "inextricable"

Presstalis s'est retrouvé dans une situation "inextricable" et a dû se résoudre à une liquidation partielle entraînant de nombreux licenciements, a expliqué son président Cédric Dugardin dans un entretien à l'AFP.

L'offre de reprise présentée par les quotidiens nationaux "permet de préserver à terme 125 emplois à Bobigny", la plateforme qui gère la distribution des quotidiens, et "une centaine au siège de Presstalis", soit près de la moitié des effectifs. C'est une offre "acceptable socialement" qui a reçu l'aval le week-end dernier des représentants des salariés, a souligné M. Dugardin.

Mais cette offre, préparée en urgence suite à l'échec de longues négociations avec les magazines, "prévoit un chiffre d'affaires beaucoup plus faible" que les précédentes.

2ème jour de blocage partiel

La distribution des journaux nationaux et de certains magazines a été bloquée pour la deuxième journée consécutive ce mercredi dans une partie de la France par les distributeurs de presse. Le Syndicat du Livre-CGT avait en effet appelé à la non-parution des journaux pour protester contre le plan déposé mardi par les quotidiens pour reprendre Presstalis.

Les journaux nationaux n'étaient pas distribués ni à Paris, ni à Lyon ni à Marseille, selon les bureaux de l'AFP.