Le public a de plus en plus confiance en Internet au détriment des médias

Par latribune.fr  |   |  442  mots
"Les gens voient désormais les médias comme partie de l'élite", explique au Financial Times Richard Edelman, directeur général d'Edelman.
La méfiance envers les médias est au plus haut, alors que le public s'informe de plus en plus via Internet, malgré les fausses informations qui y circulent.

La défiance envers les médias ne finit pas d'enfler. Moins d'une personne sur deux (43%) déclare avoir confiance dans les médias, contre 51% l'année passée, atteignant ainsi le plus haut niveau depuis la crise de 2008, selon le baromètre de la société de communication Edelman qui sera présenté à Davos, mais dévoilé lundi par le Financial Times. L'Australie, le Canada, la Colombie et l'Irlande sont les plus concernés par cette chute.

Le public donne en revanche de plus en plus de crédit à leurs amis et contacts sur Internet. Edelman observe que les gens considèrent de plus en plus Internet comme pourvoyeur de vérités, que les médias traditionnels.

Les médias ne sont pas les seuls concernés

"Les gens voient désormais les médias comme partie de l'élite", explique au Financial Times Richard Edelman, directeur général d'Edelman. Le public est plus enclin à faire confiance aux médias qui leur ressemblent et à se créer une dépendance envers leurs pairs. La tendance frappe aussi les catégories éduquées. Un peu plus d'une personne sur deux (51%) déclare être déçu par le système.

La méfiance ne concerne pas que les médias. Les trois-quarts des 28 pays interrogés sont catégorisés comme "méfiants" envers le gouvernement, le monde des affaires, les médias et les ONG. Les patrons n'ont pas la côte. Seul un peu plus du tiers (37%) déclare avoir confiance en eux, contre près de la moitié (49%) un an plus tôt. Un niveau jamais atteint depuis la crise de 2008.

L'élection de Donald Trump, un exemple de cette tendance

Les récents scrutins, du Brexit et de la présidentielle américaine, sont très révélateurs de cette tendance visant à privilégier la supposée véracité des faits exposés sur Internet. Donald Trump a remporté l'élection présidentielle alors que la grande majorité des médias américains a critiqué le candidat républicain. Durant la campagne, les électeurs se sont beaucoup informés via le web, malgré la circulation de rumeurs et fausses informations, comme celle indiquant que le pape François soutenait sa candidature.

Les réseaux sociaux ont d'ailleurs été la cible de nombreuses critiques au lendemain du scrutin, notamment en ce qui concerne leur laxisme face à la circulation de "fake news" et de messages de haine. Après avoir longtemps fermé les yeux, ils ont finalement décidé de réagir, à l'image de Facebook qui teste un dispositif en Allemagne pour traquer les rumeurs sur sa plateforme.