Quand iTélé censure l'affaire Pénélope Fillon

Par latribune.fr  |   |  299  mots
Selon "Les Jours", 98 journalistes, soit les trois quarts de la rédaction ont quitté la chaîne depuis novembre.
Le site "Les Jours" révèle que le "Pénélope Gate" a été passé sous silence pendant quelques heures sur la chaîne d'info.

Alors que l'affaire de l'emploi de Pénélope Fillon comme assistante parlementaire de son mari a agité les médias et la classe politique, I-Télé a préféré, mercredi matin, faire disparaître l'info de son antenne. Selon "Les Jours", qui ont révélé l'information jeudi (lien abonné), Serge Nedjar, directeur de la chaîne - et de la rédaction -, a tout simplement décidé de censurer I-Télé quelques heures.

Ses motivations ? "Ce sont des infos du Canard enchaîné, avance Nedjar, rien n'est avéré, tout doit disparaître. La présomption d'innocence, n'hésite-il pas" racontent "Les Jours", à partir des informations obtenues via plusieurs journalistes de la rédaction. Finalement, "il faut attendre le JT de 11 heures pour que la censure prenne fin". Au total, le "black-out" aura duré quatre heures.

Des précédents à Canal

Cette affaire en rappelle deux autres. La première en 2015, lorsque trois journalistes signent un documentaire d'investigation sur le Crédit Mutuel, révélant ses pratiques dans l'évasion fiscale. L'enquête, qui doit être diffusée sur Canal+, ne passera jamais à sur la chaîne cryptée. Selon les journalistes, qui ont porté plainte, Vincent Bolloré, patron de Vivendi, la maison-mère de Canal et d'iTélé, aurait fait pression pour "trapper" l'enquête, en raison de sa proximité avec Michel Lucas, patron du Crédit Mutuel. Le documentaire sera finalement diffusé sur France 3.

La deuxième affaire intervient en juillet 2016, lorsque France 2 rediffuse un portrait de Vincent Bolloré, en s'intéressant notamment aux activités du groupe familial en Afrique, et aux conditions de travail dans ses filiales. Le groupe Bolloré contre attaque et porte l'affaire devant le tribunal de commerce de Paris, en réclamant 50 millions d'euros de préjudice.