Publicité des vidéos en ligne : l'Assemblée rejette la taxe "Youtube"

Par latribune.fr  |   |  271  mots
Selon Christian Eckert, l'imposition des Gafa doit se régler "au niveau a minima européen".
Le gouvernement était opposé à la mesure, arguant que son recouvrement serait extrêmement difficile.

Après un vif débat, l'Assemblée a rejeté vendredi une taxe surnommée "taxe Youtube". Elle visait à prélever 2% du chiffre d'affaires des ventes et des abonnements ou des revenus publicitaires des sites mettant à disposition des vidéos gratuites ou payantes sur Internet, type Youtube ou Dailymotion.

Pour la socialiste Karine Berger, cette mesure aurait permis de toucher les plateformes numériques détenues principalement par "de grands groupes américains" et de "mettre enfin un pied dans la porte de la taxation des Gafa [Google, Apple, Facebook, Amazon]". Si rien ne bouge maintenant, a-t-elle prévenu, "des concurrents européens ne survivront pas face aux géants américains".

Difficile de collecter la taxe ?

Le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, ne partage pas la vision de la députée. Il s'est dit défavorable à la taxe, craignant qu'elle se transforme en "taxe Dailymotion", basée en France. Le membre de l'exécutif juge "extrêmement difficile d'aller la recouvrer auprès d'un opérateur qui n'est pas sur notre territoire, alors que ce serait plus facile auprès d'opérateurs installés chez nous".

L'imposition des Gafa, a-t-il affirmé doit se régler "au niveau a minima européen". La France a cependant déjà engagé plusieurs redressements fiscaux et une perquisition été menée chez Google, mais les éventuelles rentrées fiscales risquent d'être retardées par "des contentieux".

Les firmes américaines sont régulièrement accusées de vouloir échapper à l'impôt en faisant voyager leurs revenus d'un pays à l'autre, via des montages complexes, au gré des taux d'imposition.

(Avec AFP)