Téléphone mobile : risque sur la santé accru pour les accros

Par latribune.fr  |   |  367  mots
Les résultats de l'étude Interphone de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne montrent pas de liens clairs entre l'utilisation du téléphone portable avec certains cancers du cerveau. Mais l'abus de téléphone mobile pourrait être dangereux pour la santé.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a présenté ce mardi son étude Interphone sur les éventuelles effets de la téléphonie mobile sur la santé. Pilotée par le Centre international de recherche sur le cancer, qui dépend de l'OMS, l'étude a été lancée en 2000 et menée dans 13 pays (Allemagne, Australie, Canada, Danemark, Finlande, France, Israël, Italie, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Suède).

Plus précisément, l'objectif de l'étude visait à établir une éventuelle relation entre l'usage du téléphone mobile pendant dix ans et les tumeurs du cerveau (gliome, méningiome), du nerf acoustique et de la glande parotide (salivaire). Or, l'organisation n'y a vu aucun lien clair.

La question se pose davantage pour les accros du mobile. Autrement dit, l'abus de téléphone mobile pourrait être dangereux pour la santé. D'après Élisabeth Cardis, coordinatrice principale de l'étude "On a un certain nombre d'éléments qui semblent indiquer qu'il y a peut-être une augmentation de risque chez les gros utilisateurs, chez ceux qui tenaient le téléphone du même côté de la tête où s'est développée la tumeur". L'étude révèle un risque de gliome 40% supérieur et un risque de méningiome de 15% supérieur chez les participants qui ont déclaré une utilisation fréquente du téléphone , du même côté de la tête que la tumeur.

Mais l'OMS tient à conserver le conditionnel et n'en tirer aucune conclusion en raison des difficultés méthodologiques et des erreurs qui limitent la force des conclusions et empêchent d'établir une "interprétation causale". S'ajoute à cela la faible proportion de gros utlisateurs (10% du total) dans la population observée.

Malgré les bémols de l'OMS sur les risques constatés, l'Association française Robin des Toits est aussitôt montée au créneau. Dans un communiqué, elle dénonce des risques réels que "nul ne peut aujourd'hui prétendre ignorer". Elle demande en conséquence aux pouvoirs publics d'ajourner le déploiement des technologies sans fil à et d'organiser des campagnes de prévention et d'information.