L'administration américaine s'oppose au rachat de T-Mobile par AT&T

Par latribune.fr  |   |  317  mots
Copyright Reuters
Les autorités américaines estiment que cette opération réduirait la concurrence et conduirait à une hausse des prix.

Le rachat de T-Mobile USA par AT&T n'est pas encore abandonné. Mais il apparaît désormais improbable après la plainte déposé mercredi par le département de la Justice. Cette opération "réduirait la concurrence, conduisant à des prix plus élevés, à des services de qualité inférieure, à moins de choix et à moins de produits innovants pour des millions de clients américains", estime l'administration américaine. La porte reste cependant "ouverte" à AT&T pour répondre à ces inquiétudes, a indiqué le ministère.

Julius Genachowski, le président de la FCC, le régulateur télécoms américain, a également fait part de ses doutes sur l'impact de ce rachat sur la concurrence. Il aboutirait de fait quasiment à la création d'un duopole entre AT&T, qui compterait alors 130 millions de clients, et Verizon, l'actuel numéro un américain du secteur (95 millions de clients). Déjà l'an passé, la FCC avait conclu dans son rapport annuel qu'il n'existait pas une "compétition efficace" sur le marché américain de la téléphonie mobile.

Cette opération avait été annoncée en mars. Son montant : 39 milliards de dollars, dont 25 milliards payés cash. "En ne s'en tenant qu'aux faits, elle doit être approuvée", lançait alors le PDG d'AT&T, Randall Stephenson. Mercredi matin encore, avant l'annonce du département de la Justice, il affichait son optimisme sur CNBC. Pour l'opérateur, le rachat de T-Mobile permettrait de réaliser d'importants investissements, notamment dans le déploiement du réseau 4G. AT&T était prêt à s'engager à ne pas supprimer d'emplois et même à rapatrier aux Etats-Unis des centres d'appels délocalisés à l'étranger. Sûr de son coup, l'opérateur avait accepté de payer 3 milliards de dollars de dédommagements à Deutsche Telekom, la maison-mère de T-Mobile, en cas d'échec.