Coup d'envoi des soldes anti-Free dans les services mobiles

Par Delphine Cuny, mise à jour latribune.fr  |   |  559  mots
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Virgin Mobile et Sosh d'Orange s'apprêtent à s'aligner quasiment sur l'offre du nouvel opérateur. De son côté, SFR a riposté. Le régulateur prédit une accélération de la baisse des prix, qui a commencé.

Payer moins pour appeler plus. Free a bel et bien déclenché la guerre des prix dans le mobile. Et ça va faire mal. L'officialisation serait imminente : Virgin Mobile s'apprête à dévoiler une offre quasi alignée sur le tarif de Free, à savoir 19,99 euros par mois sans engagement pour les appels et SMS illimités et 3 Go d'Internet mobile. Alors que son forfait approchant, SubliSIM, lancé en novembre, offre 10 heures d'appels et 250 Mo de surf pour 32,90 euros...

Parmi les plus menacés par l'arrivée du nouvel entrant, Virgin, le premier opérateur mobile virtuel français, avec 2 millions de clients, lancerait aussi, selon plusieurs sites spécialisés, deux autres offres à prix cassés, dont l'une à 9,99 euros pour 4 heures d'appels, SMS sans limite et 3 Go de données.

Ce sera aussi les soldes chez Sosh, la marque low-cost et 100% Web d'Orange, qui serait sur le point d'annoncer un rabais de 8 euros sur son forfait 2 heures et 1 Go qui tomberait à 14,90 euros (-35 %) et de 15 euros sur son illimité (+ 1 Go) qui chuterait à 24,90 euros (-37 %). Orange a aussi annoncé en interne "des éditions spéciales sous la marque Orange pour les services clients et les boutiques" ainsi qu'un "plan très volontariste de rétention". De leur côté, SFR avec sa série Red et Bouygues Telecom (B&You) devraient suivre avant la fin de la semaine ou lundi. "Non, vous n'êtes pas des pigeons", a plaidé Bouygues Telecom auprès de ses clients sur sa page Facebook.

Rabais ponctuels ou ciblés ?

Ces rabais impressionnants risquent de laisser des traces dans les comptes d'exploitation des opérateurs. Seront-ils ponctuels et ciblés ou seront-ils amenés à se généraliser ? C'est la grande inconnue du marché, tant pour les consommateurs que pour les investisseurs.

Il aura donc fallu un nouvel entrant pour venir bousculer les grilles tarifaires du secteur. Car, n'en déplaise à certains acteurs en place qui soutiennent qu'il serait "à la limite de la diffamation de dire qu'il n'y a pas de concurrence dans la téléphonie mobile en France", le président de l'Arcep, le gendarme des télécoms, Jean-Ludovic Silicani, a rappelé mercredi que "si le Premier ministre et le régulateur ont décidé conjointement l'attribution d'une quatrième licence c'est parce que nous avons estimé que le marché de la téléphonie mobile était un oligopole insuffisamment concurrentiel."

Certes, les prix ont un peu baissé ces dernières années (de 11,2% en 4 ans entre 2006 et 2010 puis de 3,4% en 2010), mais "ce n'est pas la peine de se cacher derrière son petit doigt ou un indice : il est clair que le coût du panier moyen dans la téléphonie mobile en France est supérieur à ce qu'il est dans d'autres pays d'Europe", a-t-il ajouté. "Le marché français n'a pas été le témoin d'une réduction des prix du mobile comme cela a pu être le cas dans la plupart des pays européens ces dernières années", observent également les experts du cabinet Analysys Mason.

SFR s'y met aussi

L'opérateur de téléphonie mobile SFR (Vivendi) a répliqué à son tour ce jeudi en annonçant une baisse de tarifs de sa gamme Red, via des forfaits allant de 9,90 à 24,90 euros par mois qui seront disponibles sur Internet dès la semaine prochaine.