Vivendi n'exclurait pas une vente de sa pépite brésilienne GVT

Par Delphine Cuny  |   |  313  mots
Copyright AFP.
Chez le groupe français de médias et de télécoms, qui réfléchit à des arbitrages d'actifs, une vente de l'opérateur, présenté comme le « Free brésilien », ne serait plus taboue, selon Reuters. L'opération pourrait lui rapporter 7 à 8 milliards d'euros.

« Une vente de GVT n'est plus taboue » chez Vivendi. Selon une source « au fait du dossier » citée par l'agence Reuters, le conglomérat de médias et de télécoms n'exclut pas cette hypothèse, jusqu'ici peu évoquée, de la cession du fournisseur d'accès à Internet brésilien, souvent présenté comme le « Free brésilien. » Vivendi s'est lancé dans une revue stratégique des ses actifs, au c?ur du différend qui a fait partir Jean-Bernard Lévy, le président du directoire, le 25 juin dernier. GVT est le dernier actif entré dans le giron du groupe : Vivendi l'a soufflé à Telefonica pour 3 milliards d'euros à l'automne 2009. Premier opérateur alternatif au Brésil, il fait figure de pépite, pour son enviable croissance à deux chiffres (+35% attendu en 2012) et ses belles marges (40% en Ebitda prévu cette année). Pourquoi Vivendi irait-il se séparer de « l'unique histoire de croissance du portefeuille » comme le relèvent les analystes d'Exane BNP Paribas ?

L'actif le plus liquide
Pour une raison simple : c'est l'actif le plus liquide. Vivendi, qui a besoin de cash, contrôle à 100% GVT et pourrait le vendre aisément, et en outre beaucoup plus cher qu'il ne l'a payé. « Entre 7 et 8,5 milliards d'euros » affirme Reuters, « plus de 5 milliards d'euros au minimum » estime un analyste financier. "Tous les fonds d'investissement seraient sur le coup" considère un autre expert. Mais on risquerait de « créer une décote de ridicule », raille un autre analyste : trois ans après l'acquisition, le management qui affirme suivre une stratégie « focalisée sur les pays à forte croissance », donnerait l'impression d'être « une girouette », ou, pire, d'avoir « le couteau sous la gorge ». C'est effectivement le sentiment partagé par de nombreux experts : une vente de GVT suggère que le processus de cession des autres actifs (par exemple Activision Blizzard) est plus compliqué que prévu.