Le gouvernement vient "de nouveau faire les poches de l'industrie des télécoms"

Par latribune.fr  |   |  337  mots
La "taxe télécoms" de 0,9% sur le chiffre d'affaires des opérateurs, dite "taxe Copé", avait été instaurée en 2009 par le gouvernement Sarkozy pour financer France Télévisions, en compensation de la suppression de la publicité après 20 heures.
Les députés ont adopté lundi soir un amendement qui vise à augmenter de 0,1% supplémentaire la "taxe télécoms" servant à financer l'audiovisuel public. Cette nouvelle hausse suscite la colère du président de la Fédération française des télécoms (FFT).

Une première augmentation de cette "taxe télécoms", passant de 0,9% à 1,2%, avait déjà été annoncée en septembre par la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, suscitant l'ire des principaux acteurs du secteur. Ils avaient alors obtenu l'assurance qu'il n'y aurait pas de nouvelle hausse. En vain.

Lundi soir, les députés ont adopté un amendement, présenté par la ministre de la Culture, lors de l'examen du projet de budget 2016 qui vise à augmenter de 0,1% supplémentaire (de 1,2% à 1,3%) cette taxe qui finance l'audiovisuel public, c'est à dire France Télévisions et Radio France.

Cette hausse est une "provocation", juge la Fédération française des télécoms

Dans la foulée de son adoption, Didier Casas, le président de la Fédération française des télécoms (FFT) a estimé que ce vote était vu comme "une provocation" par les opérateurs membres de la FFT (Orange, Numericable-SFR et Bouygues Telecom). Ils "expriment leur colère" face à cette décision.

"Le gouvernement persévère dans l'erreur moins d'un mois après une première hausse et vient de nouveau faire les poches de l'industrie des télécoms malgré des engagements pris au plus haut sommet de l'Etat", a déclaré Didier Casas. "Les entreprises du secteur ont dû se transformer et faire des économies, parfois au prix de lourds sacrifices, notamment de la part des salariés et on leur fait encore compenser l'absence de transformation de la télévision publique", rappelle le président de la FTT.

Une taxe pour compenser la suppression de la publicité

La "taxe télécoms" de 0,9% sur le chiffre d'affaires des opérateurs, dite "taxe Copé", avait été instaurée en 2009 par le gouvernement Sarkozy pour financer France Télévisions, en compensation de la suppression de la publicité après 20 heures. Mais ses recettes -- de l'ordre de 200 à 300 millions d'euros par an --n'ont pas été affectées directement au secteur et se perdaient dans le budget de l'Etat.