Vivendi : Bolloré visé par une enquête en Italie dans l'affaire Mediaset

Par latribune.fr  |   |  397  mots
L'homme d'affaires a été inscrit officiellement sur le registre des enquêtes du parquet de Milan "pour manipulation de marché".
L'homme d'affaires est soupçonné de manipulation de marché après que la rupture d'un accord stratégique entre son groupe de médias et Mediaset a conduit à la chute du cours en Bourse de l'italien. Vivendi avait par la suite pris le contrôle de 30% de Mediaset. Pour le groupe français, l'ouverture de l'enquête est le fruit d'une plainte "sans fondement".

[Article publié le 24 février à 12h29, mis à jour à 14h56]

La justice italienne a confirmé vendredi à l'AFP l'ouverture d'une enquête formelle à l'encontre du patron de Vivendi, Vincent Bolloré, après le rachat de près de 30% de l'italien Mediaset par le groupe français de médias. L'homme d'affaires a été inscrit officiellement sur le registre des enquêtes du parquet de Milan, "pour manipulation de marché", a indiqué le procureur Fabio De Pasquale, en charge de cette enquête.

Vivendi avait fait le 12 décembre une entrée fracassante au capital de Mediaset, en prenant 3% du groupe de télévision italien et en annonçant d'emblée viser les 20%, une manœuvre que son propriétaire, la famille de Silvio Berlusconi, avait qualifiée d'"hostile". Elle avait alors saisi la justice italienne via sa holding Fininvest en accusant Vivendi de "manipulation de marché".

Le titre Vivendi prend un coup à la Bourse de Paris

La famille Berlusconi reproche notamment à Vivendi d'avoir fait chuter le cours de Mediaset en annonçant en juillet la rupture d'un accord stratégique conclu en avril pour le rachat du bouquet payant Mediaset Premium par le groupe de Vincent Bolloré. Vivendi avait alors évoqué des doutes sur les résultats futurs de Premium et avait proposé de n'acquérir que 20% de Premium et 15% de Mediaset. Depuis, le groupe français est parvenu à s'emparer de près de 30% du capital de Mediaset, dans le but de contraindre la famille Berlusconi à faire alliance avec lui.

De son côté, Vivendi a estimé que "l'inscription de [ses] dirigeants" sur le registre des enquêtes du parquet de Milan "est la conséquence de la plainte sans fondement et abusive déposée par les Berlusconi contre Vivendi après sa montée au capital de Mediaset". "Cette inscription en l'état n'indique en aucune façon une quelconque accusation contre quiconque", a souligné le groupe.

L'annonce de l'ouverture de cette enquête à Milan intervient au lendemain de la publication des résultats annuels de Vivendi qui a notamment a accusé une chute de 35% de son bénéfice net en 2016, à 1,256 milliard d'euros. Le titre du groupe de médias et contenus Vivendi lâchait près de 6% vendredi matin à la Bourse de Paris, dégringolant ainsi en queue du CAC 40, après un bénéfice net en recul de 35% pour 2016.

(Avec AFP)