Christine Lagarde s'oppose à l'interdiction du crédit renouvelable

Par latribune.fr  |   |  518  mots
La ministre de l'Economie a détaillé les mesures pour mieux lutter contre le surendettement. Mais elle s'oppose à la suppression du crédit "revolving".

La ministre de l'économie, Christine Lagarde, a détaillé ce lundi les mesures pour mieux lutter contre le surendettement, en hausse de 17% depuis le début de l'année. Notamment la possibilité pour un ménage propriétaire de son bien immobilier - avec un marché des transactions gelé après la chute des prix lié à la crise - de saisir la commission de surendettement en cas de besoin. Mais ce plan ne prévoit pas de réformer le système des coûteux crédits relais.

La ministre s'oppose par ailleurs à la suppression du crédit "revolving" ou renouvelable. Dans un entretien au Journal du Dimanche, elle déclare qu'interdire le crédit revolving (prôné par le Parti socialiste pour lutter contre le surendettement), c'est la facilité.

Christine Lagarde souligne que "40% des achats par correspondance à La Redoute ou aux Trois Suisses sont réglés avec des cartes de crédit revolving. Il y a des milliers d'emplois à la clef".

La ministre de l'économie a annoncé qu'elle voulait rendre le crédit "responsable" et prévoit de nouvelles mesures qui seront comprises dans le projet de loi sur le crédit à la consommation. Elle souhaite ainsi interdire la facturation de certains intérêts, dits intérêts "intercalaires", par les banques aux ménages qui ont respecté leur plan de désendettement.

Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer qui accompagnait la ministre lors d'un déplacement sur ce thème du surendettement à Saint-Denis a précisé que les banques pourront mettre à jour et consulter en temps réel le Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) d'ici la fin 2010 et non plus avec trois mois de retard comme aujourd'hui.

Christine Lagarde a par ailleurs indiqué sur BFM radio que les particuliers pourraient consulter le fichier."J'avais voulu que le fichier puisse être consultable par les consommateurs à distance, pour sa situation personnelle. Ce sera le cas dès que le projet de loi sera voté", a-t-elle dit. La loi réformant le crédit à la consommation, adoptée le 17 juin par les sénateurs, doit être débattue à l'assemblée en décembre, pour une adoption début 2010.

Le crédit relais, plaie pour les ménages

L'Association française des usagers de banques (AFUB) a réagi ce lundi. Elle s'est ainsi dite "consternée" que Christine Lagarde ne s'attaque pas au problème du crédit relais.

Selon l'AFUB, à cause de la crise économique, des dizaines de milliers de personnes qui ont signé un prêt relais pour acheter un nouveau logement sans avoir encore vendu l'ancien n'arrivent plus à le rembourser. En conséquence, certaines d'entre elles se voient obligées de vendre les deux biens immobiliers en les bradant, poursuit l'AFUB.

L'association réclame la mise en place d'un moratoire de deux ans "pour tenir compte de l'évolution de la crise immobilière et économique" et d'un dispositif permettant aux banques de se refinancer alors que "ces crédits relais en mal de remboursement représentent près de 5 milliards d'euros".